Écrit par Dr. Raúl Olivares
Cette question vous étonne sûrement, mais souvent une donation d’ovules est recommandée parce qu’auparavant personne n’a pas donné assez d’importance aux autres facteurs (facteur masculin, échec d’implantation …).
La question essentielle que je me pose quand je rencontre un couple qui demande pour une donation d’ovules est la suivante : « Connais-je la raison pourquoi ce couple n’arrive pas à concevoir ? » Et vous serez surpris du nombreux de fois que la réponse est « non ». Cela peut devenir un vrai problème parce qu’on peut entrainer un couple dans un programme de donation d’ovules (en plus le couple a en générale déjà investi beaucoup de temps et de l’argent dans les cycles de FIV qui ont été un échec) uniquement pour se rendre compte ensuite que quelque chose n’a pas été considéré avant. C’est à ce moment là qu’on va être affronté une fois de plus à « la question », dont j’avais écrit un article il ya quelques jours.
Imaginons le cas suivant. Je rencontre un couple lors d’une consultation parce qu’elle a 42 ans et a besoin une donation d’ovules. Ce ne serait pas étonnant que ce couple ait fait des cycles de FIV préalablement, avec des bons transferts, y compris des embryons pour congélation, mais n’a jamais réussi à être enceinte. Si j’enquête un peu plus, il se peut qu’ils me disent que cela fait 8 ans qu’ils essayent de concevoir. Je vérifie le cas clinique et je constate que pendant les 2 derniers cycles de FIV la réponse folliculaire était moindre et le dernier cycle a même été annulé pour cause de faible réponse. Il semble évident qu’il existe un facteur ovarienne qui nous amène au diagnostic que la donation d’ovules est absolument nécessaire. Mais les 8 ans d’infertilité ? Le problème d’infertilité a été à cause des ovules quand elle avait 34 ans ? Et en ce qui regarde les échecs d’implantation répétitive après avoir transféré des embryons de qualité ? Ces échecs durant ces années sont aussi à cause des ovules ?
Evidemment, les ovules sont de loin la partie la plus importante de l’équation. Quelques spécialistes considèrent que 80% du succès dépend de la qualité de l’ovule (moi aussi, je le pense). Mais si on oublie le restant 20% (sperme et l’endomètre), on ne va pas avoir le succès attendu même si nous avons amélioré la qualité de 80 % en utilisant une donneuse d’ovules.
J’avais des cas où après plusieurs échecs en FIV les couples ont été recommandés d’avoir une donation d’ovules juste parce qu’il y avait des échecs récurrents et la raison « naturelle » était de culpabiliser les ovules. Certains de ces cas ont fini par faire une FIV avec donation de sperme au lieu d’une donation d’ovules avec le sperme du partenaire après avoir diagnostiqué un facteur masculin d’origine génétique. D’autres cas ont fini par faire une nouvelle FIV après avoir fait une biopsie d’endomètre avec le résultat d’une endométrite chronique asymptomatique et celle-ci a été traitée avec succès aves des antibiotiques.
Je ne veux pas dire avec tout cela qu’il y a toujours plus d’analyses ou d’autres recherches à faire. J e voudrais tout simplement dire que les différents facteurs doivent toujours être pris en compte avant de recommander un traitement et que :
- Les 80% (les ovules) ne sont pas les 100% (ovules, sperme et utérus) et
- Que ces 20% peuvent faire la différence entre le succès et l’échec du traitement.
Et surtout, si les médecins spécialistes faisaient attention à temps aux 20 %, les patients pourront économiser du temps, de l’argent et parfois des donations d’ovules inutiles.