Dr. Olivares – L’Académie nationale de médecine s’oppose à la mesure phare du projet de loi de bioéthique, la levée de l’anonymat des donneurs d’ovules et de spermes, “première entaille” au dogme de l’anonymat dont les conséquences pratiques n’ont pas été évaluées, selon la société savante.
Selon le texte présenté le 20 Octobre 2010 par l’ancien ministre de la Santé Roselyne Bachelot, la majorité d’enfants nés par insémination artificielle avec donneur (IAD) pourront accéder à l’identité de ses parents biologiques si ceux-ci le souhaite.
Cependant, la fin de l’anonymat sera possible quand l’enfant né par IAD atteint la majorité (18 ans) et ait, évidemment, le consentement du donneur.
Dans le cas contraire, il pourrait obtenir des données non identifiants le concernant: la profession, ses origines, la taille, informations médicales etc.
L’Académie de médecine considère que le plan n’est pas pertinent en citant l’exemple de la Suède, où ceux nés par une IAD depuis le 1985, peuvent connaître l’identité des donneurs mais aucun intéressé n’a été enregistré afin de connaitre ses origines.
La position de refus de l’Académie de médecine rejoint celles de la Fédération des CECOS (Centre d’étude et de conservation des ovocytes et du sperme) et d’autres institutions ainsi comme celles des donneurs.
Le président de la Fédération du CECOS, Docteur Louis Bujan, pense qu’ainsi le système serait en danger et redoute les conséquences pratiques. De même, le professeur Georges Davis, un des fondateurs de l’organisme, estime une fragilisation du concept de famille.
Les anciens donneurs sont nombreux à s’opposer à cette mesure dont ils craignent le possible effet rétroactif, et certains réclament la destruction de leurs dossiers.
Plus d'information:
http://www.lepost.fr/article/2010/10/23/2278572_sperme-ovocytes-faut-il-lever-l-anonymat-des-donneur.html
http://www.ladepeche.fr/article/2010/10/21/932283-Levee-de-l-anonymat-des-donneurs-de-sperme.html