Préserver sa fertilité en vitrifiant ses ovocytes

[00:00:00.000] - Barcelona IVF

IN Fertile-CAST, The Barcelona IVF Podcast.

[00:00:14.040] - Barcelona IVF

Bienvenue dans ce nouveau podcast de Barcelona IVF. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Hélène qui va nous parler de la vitrification des ovocytes et de son expérience à la clinique. Bonjour Hélène, merci de venir nous parler de la vitrification des ovocytes aujourd'hui et puis surtout de votre expérience.

[00:00:40.160] - Hélène

Bonjour.

[00:00:42.570] - Barcelona IVF

Pour commencer, pourriez-vous nous expliquer un petit peu ce qu'est la vitrification des ovocytes ?

[00:00:48.990] - Hélène

Oui, bien sûr. Pour vous donner ma propre définition — parce que je pense que chacun pourra simplement aller regarder sur Internet en quoi est-ce que ça consiste — pour moi, c'est un acte de préservation et j'irai même plus loin : c'est un acte d'extension de sa fertilité à travers la congélation des ovocytes, donc la cryopréservation, si j'ai utilisé le bon terme.

[00:01:16.890] - Barcelona IVF

Tout à fait. La vitrification des ovocytes, c'est une technique qui permet donc de congeler et même de vitrifier à -196 degrés les ovocytes. C'est bien ça ?

[00:01:31.830] - Hélène

Oui, c'est ça.

[00:01:34.890] - Barcelona IVF

Pourriez-vous nous expliquer pourquoi est-ce que vous avez décidé, justement, de cette préservation, extension de votre fertilité ?

[00:01:44.910] - Hélène

Pour vous expliquer un peu, j'ai eu un déclic, une discussion qui m'a un peu amenée à entreprendre cette démarche à la veille de mes 35 ans. J'étais en train de déjeuner avec une amie qui m'a posé cette question : « Pourquoi est-ce que tu ne ferais pas ça ? » C'est vrai que j'étais à un stade dans ma vie où je rentrais de huit ans d'expérience professionnelle à l'étranger, je venais juste de rentrer en France et j'avais toujours gardé ça un peu dans un coin de ma tête, mais sans y penser réellement. À la veille de mes 35 ans, j'y ai repensé de façon beaucoup plus soutenue, comme si à mes 35 ans, j'avais une espèce de barrière psychologique où je m'étais toujours un peu dit : « Tiens, à 35 ans, je serai maman » et puis la vie a eu d'autres plans pour moi. Je n'avais pas forcément rencontré le bon partenaire non plus à ce moment-là, donc je me suis dit : « Pourquoi pas, finalement, opter pour cette option ? » qui est une option qui permet d'avoir plus de choix, plus de liberté. Je me suis dit que ça pouvait être intéressant par rapport à mon cas de figure et je me suis lancée dans une prise d'information.

[00:03:02.310] - Hélène

J'ai commencé à lire un livre qui avait été écrit par une personne qui avait fait cette démarche. C'était une journaliste qui a fait cette démarche. Je n'ai plus le nom en tête. Puis, mon amie qui m'en a parlé, elle, a eu recours à une FIV. C'est vrai qu'on a un peu échangé sur le sujet, puis elle m'a transmis les coordonnées de sa gynéco qui l'avait suivie. Tout a commencé comme ça.

[00:03:24.840] - Barcelona IVF

C'est votre amie qui vous a parlé de cette technique ?

[00:03:32.500] - Hélène

Oui et non. C'est-à-dire qu'à travers la FIV, elle a eu recours à la ponction d'ovocytes : ses ovocytes ont été ponctionnés et ensuite ils ont été fécondés puis vitrifiés, donc on en a un peu parlé. Après, j'ai pris rendez-vous chez sa gynéco et c'est au travers de ce rendez-vous que j'ai eu plus d'informations.

[00:03:52.590] - Barcelona IVF

C'est la gynécologue qui vous a expliqué plus en détail ce que c'était, et cetera, sachant que vous n'aviez pas la possibilité de le faire en France ?

[00:04:01.710] - Hélène

Exactement, puisque je n'ai pas de problème de fertilité. Il ne m'est pas donné la possibilité de préserver ma fertilité en France puisque, de base, je n'ai pas de problème. Je me suis dit : « Très bien. Encore une fois, je ne suis pas éligible, mais il y a d'autres solutions et l'Espagne, ce n'est pas si loin que ça finalement. »

[00:04:25.310] - Barcelona IVF

Comme vous n'aviez pas d'indication médicale, en France vous ne pouviez pas le faire, donc c'est là que vous vous êtes renseignée pour aller en Espagne. Pour vous, ça a été une décision facile à prendre, finalement, d'avoir recours à cette technique ?

[00:04:44.290] - Hélène

Facile, je ne sais pas. En tout cas, ça a pris du temps. C'est-à-dire entre le moment où j'ai eu cette fameuse discussion et le moment où la ponction a eu effectivement lieu, il s'est passé un délai d'un an et demi. Sachant qu'au début, j'ai entrepris tous les bilans de fertilité, que ce soit par les prises de sang ou le comptage de follicules via l'échographie pelvienne. Ça a commencé comme ceci. Après, simultanément, j'ai découvert que je devais subir une petite intervention chirurgicale... Pour ne rien vous cacher, j'avais un polype à l'utérus qu'il fallait faire enlever d'abord, donc il y a eu plusieurs étapes, et cetera, et ensuite, c'est vrai qu'il faut être disponible physiquement, mentalement et cetera, que ça soit le bon moment par rapport à mon organisation, au travail et puis dans ma vie personnelle aussi, donc c'est vrai que ça a pris un peu de temps. Puis, je n'étais pas forcément extrêmement pressée et je pense que ce temps-là, finalement, m'était nécessaire pour me préparer aussi psychologiquement et être bien sûre de ma décision.

[00:06:00.630] - Barcelona IVF

Pourquoi est-ce que vous avez choisi d'aller en Espagne et pas forcément dans un autre pays ? Pourquoi à Barcelona IVF ?

[00:06:08.280] - Hélène

C'est vrai que j'aurais pu aller à Bruxelles ce qui est... Je réside à Paris, donc depuis Paris, c'est peut-être un peu plus simple, logistiquement parlant, mais j'ai choisi d'aller en Espagne et j'ai choisi cette clinique puisque c'est encore une fois ma gynéco qui avait suivi une patiente qui avait été dans cette clinique. C'est elle qui m'a donné les coordonnées de votre établissement et puis j'avais aussi cette association de « Barcelone, l'Espagne, c'est un endroit agréable, et cetera », donc ça m'était plus plaisant, en tout cas, de faire cette démarche-là à cet endroit. Je n'ai pas forcément... Les choses se sont déroulées de façon assez simple.

[00:07:01.020] - Barcelona IVF

Est-ce que vous pourriez nous parler des différentes étapes du traitement ? Combien de temps vous avez pris des médicaments ? Quelles sont les différentes étapes ? La ponction... Combien de fois vous avez dû vous rendre en Espagne ?

[00:07:19.890] - Hélène

Déjà pour commencer avec les différentes étapes, tout commence par l'étape préliminaire qui est le bilan de fertilité pour savoir déjà où est-ce qu'on en est. Une fois que l'étape est passée, après, j'ai eu un entretien Skype avec une docteure de votre clinique et par la suite, on a décidé d'un traitement... Elle a décidé, plutôt, parce que moi, je n'ai pas du tout décidé. Elle a décidé d'un traitement et ça a consisté, dans mon cas, à une grosse dizaine de jours, voire deux semaines d'injections couplées avec des échographies pelviennes à faire. Quelques prises de sang également. Moi, je me suis fait accompagner par un cabinet d'infirmiers. Je ne me sentais pas du tout de faire les injections seule, donc j'avais vraiment toute une équipe d'accompagnateurs professionnels et ça a beaucoup facilité ma démarche. Je ne me suis pas du tout sentie seule. J'ai été aussi très accompagnée dans ma vie perso : du coup, le traitement s'est très bien passé.

[00:08:32.340] - Hélène

Ensuite, je me suis rendue en Espagne. Moi, c'était un peu particulier parce que je me suis rendue en Espagne dans des conditions de transport qui n'étaient pas forcément facilitées avec le COVID, et cetera. Pour essayer d'anticiper un maximum avec les tests PCR, je me suis rendue en Espagne un vendredi et ma ponction a eu lieu un mardi, donc j'ai pu passer un peu de temps sur place à Barcelone pour aussi profiter du beau temps et me détendre le temps d'un week-end avant l'intervention.

[00:09:06.360] - Barcelona IVF

Vous êtes finalement venue en tout et pour tout une seule fois à Barcelone, c'est ça ?

[00:09:11.610] - Hélène

Oui, tout à fait, c'est ça. J'ai vu la docteure par Skype une autre fois. Je ne vous l'ai pas précisé : je l'ai vue deux fois au total par Skype et après, je l'ai vue à mon arrivée, sur place, puisqu'on a fait une autre écho avant l'intervention. Puis je l'ai vue bien évidemment le jour de l'intervention. Oui, je me suis déplacée une seule fois en Espagne.

[00:09:35.070] - Barcelona IVF

D'ailleurs, en parlant de la ponction, comment est-ce que ça s'est déroulé ? Est-ce que vous étiez endormie ? Est-ce que vous avez eu mal ? Comment ça s'est passé ?

[00:09:44.670] - Hélène

Ça s'est bien passé, déjà. Oui, j'ai été endormie. C'est une petite anesthésie générale. Je dis bien « petite » parce que j'ai été, moi, agréablement surprise. Je ne m'attendais pas du tout à ça. C'est-à-dire qu'entre le moment où je suis allée en salle d'opération et le moment où j'étais en salle de réveil, il s'est écoulé en tout et pour tout, 25 minutes, donc ça a été extrêmement rapide pour une ponction de, je crois, dix ovocytes. Ça a été hyper rapide et à mon réveil, je me suis réveillée très vite. J'avais une très faible dose. Aucune douleur, donc très agréablement surprise par la ponction en tant que telle. C'était la chose que j'appréhendais le plus finalement. Ce n'est jamais agréable de se faire endormir. On a tout un tas de peurs. Moi, en tous cas, j'avais tout un tas de peur associées à cette fameuse anesthésie et puis, en fin de compte, une fois que ça a été passé, je me suis rendue compte que le plus dur, ce n'était pas du tout la ponction, mais c'était plutôt toute la phase organisation des deux semaines avec les injections, le traitement en tant que tel qui n'est pas toujours confortable, on ne va pas se mentir. 

[00:11:01.140] - Hélène

Voilà, il faut être hyper organisé, ça demande quand même pas mal d'organisation avec tous les différents médecins qu'il faut consulter simultanément. Le plus dur, ce n'est vraiment pas la ponction, c'est l'organisation.

[00:11:15.300] - Barcelona IVF

Vous appréhendiez le jour de la ponction et finalement, vous n'avez rien senti, c'est rapide, et cetera. Finalement, le plus compliqué dans tout ça, c'était de commencer le protocole, les injections, parce que vous avez dû aller faire des échographies tous les deux, trois jours pour voir comment évoluait la stimulation ovarienne : c'est ça qui est un peu plus compliqué à organiser lorsqu'on travaille, et cetera, c'est ça ?

[00:11:46.320] - Hélène

C'est ça. C'est de l'organisation, mais après, ce n'est pas douloureux. Oui, tout à fait.

[00:11:55.050] - Barcelona IVF

Maintenant, ça fait quelques mois que vous avez fait votre ponction. Avec du recul, comment est-ce que vous vous sentez de savoir que vous avez pu faire ce traitement et préserver votre fertilité ?

[00:12:10.110] - Hélène

Tout d'abord, je suis super fière de moi d'avoir franchi le pas parce que je ne connais pas tellement de personnes qui l'ont fait. J'ai une amie qui l'a fait. J'en avais beaucoup parlé avec elle et ça me paraissait quelque chose d'assez important à réaliser. En tout cas, c'était quelque chose qui me tenait vraiment à cœur. C'est un projet qui m'a pris un an et demi, donc j'étais hyper fière, déjà, d'avoir été au bout et après, dès que la ponction a eu lieu, je me suis tout de suite sentie hyper soulagée. Je trouve que ça m'enlève une sorte de poids ou de pression et je sais que même si le fait d'avoir réalisé cet acte, finalement, ce n'est pas une assurance un jour à 100 % d'avoir un enfant, mais en tout cas, quelque part, je me sens plus légère à l'idée de me dire que j'ai plus le choix et j'ai mis toutes les chances de mon côté. Ça me laisse plus de temps, surtout, de ne pas me précipiter dans ma vie et de faire les bons choix pour les bonnes raisons en tout cas.

[00:13:26.820] - Hélène

Pour répondre à votre question, c'est déjà  « fière » et après hyper soulagée/rassurée.

[00:13:37.020] - Barcelona IVF

Pour conclure, qu'est-ce que vous aimeriez dire aux femmes qui nous écoutent et qui se demandent si la vitrification des ovocytes est une bonne option ?

[00:13:49.590] - Hélène

Déjà, ce que j'aimerais dire, c'est que je regrette qu'on n'ait pas assez d'informations à ce sujet. Moi, finalement, si j'ai réalisé cet acte, ou cette opération, c'est parce que c'est quelqu'un qui m'en a parlé dans mon entourage, mais c'est vrai que j'aurais très bien pu passer à côté. J'aimerais que les femmes puissent avoir plus d'informations à ce sujet, que ça soit moins tabou surtout. C'est vrai qu'en France, ça reste un sujet qui devrait être beaucoup plus... C'est un sujet préoccupant et pourtant, on n'en parle pas assez. C'est la troisième révolution sexuelle, si on réfléchit bien : c'est ridicule qu'on puisse accéder à cela dans d'autres pays et pas en France qui est quand même un des pays les plus avancés. Ce que j'aimerais dire, c'est que, encore une fois, c'est un sujet à ne pas prendre à la légère. Il ne faut pas rater le coche. Sans vouloir mettre la pression bien évidemment, mais c'est vrai que j'ai beaucoup d'exemples autour de moi, de personnes qui, à l'âge de 40 ans, se réveillent en disant : « Tiens, j'aimerais faire un enfant avec mon partenaire » — ou sans partenaire, ça, c'est l'histoire de chacun — et on se rend compte que finalement les ovocytes sont de moins bonne qualité et en quantité, ce n'est plus vraiment ça.

[00:15:12.910] - Hélène

C'est vraiment dommage, à quelques années près, de se dire qu'on aurait pu se laisser plus de chance et peut-être avoir un peu plus le temps, effectivement, de réfléchir à ce genre de sujet. C'est quelque chose qui s'anticipe un petit peu donc moi, ce que je voudrais dire, c'est que j'ai eu une expérience qui s'est très bien passée et ça s'est très bien passé également à la clinique IVF parce que c'est un établissement qui est de taille humaine. J'ai eu un super accompagnement donc je pense que mon expérience au global a été extrêmement positive et je ne regrette pas du tout. J'encourage toutes les femmes qui nous écouteront de réfléchir à ce sujet et en tout cas à se dire que ça peut être une option. Ce n'est pas du tout obligatoire et il n'y a rien de plus naturel que de se dire qu'un jour on peut vouloir un enfant, même si on n'a pas aujourd'hui toutes les cartes en main et se dire que ça peut être quelque chose qui peut nous aider dans le futur d'avoir réalisé cette opération.

[00:16:18.130] - Barcelona IVF

En tout cas, Hélène, un grand merci d'avoir partagé votre expérience, d'avoir expliqué un petit peu aux femmes qui nous écoutent ce qu'est la vitrification des ovocytes et concrètement comment ça se passe. Parce que je pense qu'effectivement, dans la mesure où c'est une technique pour l'instant qu'on ne peut pas faire en France pour des raisons qui sont non médicales, il y a beaucoup de femmes qui pourraient en bénéficier, mais qui ont peu, comme vous l'avez dit, d'informations. Puis, des fois, quand elles l'ont, ont l'impression que c'est quelque chose de très compliqué, que ça peut être douloureux, et cetera. C'est vrai que lorsque l'on écoute votre expérience, on se rend compte que oui, c'est une étape à passer vu qu'il y a une restriction, mais que, une fois que c'est lancé, il y a une question d'organisation, mais que ça reste un acte qui est bien contrôlé et en tout cas, qui est faisable et, comme vous l'avez dit en conclusion, qui est une option. Lorsqu'à un moment donné, on n'a pas de visibilité sur son futur projet de bébé pour X ou Y raisons, on sait que on a cette option de la vitrification ovocytaire.

[00:17:31.520] - Barcelona IVF

Merci beaucoup de votre partage d'expérience-

[00:17:35.690] - Hélène

Avec plaisir.

[00:17:35.690] - Barcelona IVF

-et on vous dit à bientôt.

[00:17:36.990] - Hélène

À très bientôt.

[00:17:39.210] - Barcelona IVF

Au revoir. Merci.

[00:17:39.410] - Hélène

Au revoir.

[00:17:53.000] - Barcelona IVF

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