Nutrition et fertilité
Frédérique Besson est ingénieure nutrionniste spécialisée en fertilité et accompagne les femmes et les hommes souhaitant concevoir. Dans cet épisode, Frédérique nous explique comment l’alimentation et la nutrition impactent la fertilité chez la femme et chez l’homme. Elle nous donne également des conseils sur les aliments à éviter et à privilégier. « De plus en plus d’études s’intéressent aux liens entre la fertilité et l’alimentation »
Transcription
Barcelona IVF
On-Fertile Minds, The Barcelona IVF Podcast.
[00:00:09.700] - Lisa (Barcelona IVF)
Bonjour Frédérique, merci d'avoir accepté notre invitation pour enregistrer cet épisode de podcast de Barcelona IVF. Aujourd'hui, nous allons parler de nutrition et fertilité.
[00:00:25.590] - Frédérique
Bonjour Lisa, je tenais tout d'abord aussi à te remercier pour l'invitation.
[00:00:31.710] - Lisa (Barcelona IVF)
Je t'en prie. Pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter à nos auditeurs et nos auditrices, s'il te plaît?
[00:00:38.410] - Frédérique
Je suis ingénieure nutritionniste, spécialisée en fertilité et en santé environnementale. J'ai deux diplômes, un d'ingénieur agroalimentaire et un deuxième, un master 2 en nutrition humaine. J'ai également fait des formations continues sur les liens entre la fertilité et la nutrition, et également en santé environnementale. Aujourd'hui, j'accompagne des couples en désir d'enfants pour améliorer leur fertilité et j'ai un accompagnement global, prenant en charge à la fois l'aspect alimentation-nutrition, le mode vie, et tout ce qui est exposition environnementale et notamment avec les perturbateurs de [inaudible 00:01:19].
[00:01:20.750] - Lisa (Barcelona IVF)
Super intéressant. Donc aujourd'hui, nous, particulièrement, on va parler de nutrition et fertilité, comme je le disais. Je crois qu'il y a un sujet qui intéresse tout le monde, c'est comment et pourquoi la façon dont on se nourrit impacte notre fertilité?
[00:01:35.580] - Frédérique
De plus en plus d'études s'intéressent aux liens entre la fertilité et la nutrition, parce que l'alimentation fait partie de ces facteurs modifiables sur lesquels on peut agir pour améliorer la fertilité naturelle, mais aussi pour optimiser les résultats des tentatives d'assistance médicale à la procréation. Malheureusement, il n'y a aucune classe d'aliments ou un aliment qui aura un effet miraculeux sur la fertilité, mais en revanche, ce qui est souligné, c'est qu'une alimentation saine, variée et équilibrée, celle qui est conseillée pour la santé de manière générale, vont permettre d'optimiser la fertilité. Il y a une grande étude américaine qui a été faite sur 18 000 femmes. Cette étude a évalué les associations entre les habitudes alimentaires et la fertilité. Il en est ressorti qu'il y aurait des aliments, on va dire, favorables pour l'ovulation et la fertilité. Ce sont notamment les protéines végétales, les aliments riches en fer et en folate, la B9. Il y aurait aussi des aliments plutôt associés à des troubles ovulatoires. Ce serait notamment ce qui est ressorti de cette étude, c'est notamment le sucre, les lipides et les protéines animales. Donc il faut comprendre que l'alimentation va influencer la production de nos hormones qui peuvent être l'insuline, les oestrogènes, la progestérone. Cette alimentation va aussi influencer notre équilibre immunitaire et inflammatoire.
[00:03:09.120] - Frédérique
Donc, pour avoir une petite action pour se rendre compte des effets d'alimentation sur la fertilité, je vais vous donner trois actions, trois recommandations assez générales que je retrouve assez souvent dans mon accompagnement et qui peut être facile à mettre en place. En un, en fait, on va chercher à avoir un équilibre en acides gras. Il faut savoir que le folicule est la cellule la plus grosse et la plus grasse de notre corps et elle va avoir un besoin important en bonne graisse. On va notamment se concentrer sur cet équilibre oméga-6, oméga-3. En désir de conception, il faut amener cet équilibre oméga-6, oméga-3 égal à 2, c'est-à-dire qu'il faut à peu près 2 fois plus d'oméga-6 que d'oméga-3, et actuellement, on serait entre 6 à 33 plus d'oméga-6. Alors pourquoi c'est important cet équilibre? C'est qu'en fait ça va avoir un rôle indirect sur notre fertilité parce que cet équilibre va agir sur la production de nos prostaglandines qui sont des médiateurs inflammatoires et qui vont réguler notre niveau inflammatoire. Donc les oméga-6 sont précurseurs de prostaglandines de type 2 qui sont pro-inflammatoires et les oméga-3 vont fait un effet inverse. Ils sont précurseurs d'autres types de prostaglandines de type 3 qui ont un effet anti-inflammatoire.
[00:04:32.370] - Frédérique
Cet équilibre est essentiel en fertilité, parce que si on a un excès par exemple d'oméga-6, on va avoir une inflammation excessive qui peut affecter la fonction des ovaires, perturbant donc la production des oestrogènes et de la progestérone. En revanche, les oméga-3 peuvent avoir un effet bénéfique sur l'équilibre hormonal, y compris sur la production et la régulation de la progestérone. Donc cet équilibre-là, c'est pour ça que c'est déjà un premier point assez important à mettre en place, qui va du coup impacter l'efficacité du cycle, soit dans un cycle ovulatoire ou anovulatoire, peut impacter sur la maturation des ovocytes, mais aussi sur la vascularisation de l'endomètre. Cet équilibre en oméga-3 et oméga-6 est aussi important pour la qualité spermatique. Un homme qui va manger trop de graisses saturées et pas de graisses insaturées va voir la mobilité de ses spermatozoïdes diminuer. Ce qui est bien sur ces oméga-3, c'est que c'est un facteur qui est modifiable, qui est réversible. Si demain vous mettez en place une nouvelle mesure, vous allez peut être voir votre qualité spermatique améliorée et améliorer aussi le pool hormonal.
[00:05:48.910] - Lisa (Barcelona IVF)
D'accord, super!
[00:05:51.970] - Frédérique
C'est le premier point pour moi, première recommandation. Est-ce que vous voulez que je continue?
[00:05:55.690] - Lisa (Barcelona IVF)
Oui, on veut savoir les autres points, ça nous intéresse.
[00:05:59.510] - Frédérique
En gros, c'est trois gros points : le premier point, équilibre en graisse, le deuxième point, on va parler aussi de glucides. Pourquoi? Parce qu'il y a des idées préconçues sur les glucides, notamment qu'il faudrait supprimer les glucides pour être en bonne fertilité. J'ai des personnes qui viennent me voir en ayant des fois quasiment supprimé tout ce groupe d'aliments, alors que tout est une question d'équilibre. Alors les glucides, quand on parle des glucides, on va dire de manière générale, les glucides dits complexes, ils sont principalement sous la forme d'amidons et de fibres, qui va être le pain, le riz, les pâtes, les pommes de terre et légumineuses, et les glucides dits simples, qui est notamment le sucre de table, les fruits, le miel et notamment tout ce qui est biscuits.
[00:06:48.030] - Frédérique
Une alimentation qui va avoir un excès de glucides est un facteur de risque de résistance à l'insuline qui aura pour conséquence une modulation du climat hormonal et notamment favoriser un climat androgénique, c'est-à-dire favoriser la production d'hormones mâles, la testostérone, et ce climat androgénique a un impact négatif sur notre équilibre progestatif et sur la qualité colléculaire. Donc là, c'est un premier point pour dire que l'excès de glucides est délétère pour la fertilité, mais en revanche, une alimentation qui va être pauvre en glucides l'est également, les deux sont délétères. Donc ils vont être également délétères pour la fertilité.
[00:07:22.730] - Frédérique
Pourquoi? Il faut savoir que les glucides, déjà, ils sont indispensables pour un bon fonctionnement de notre corps parce qu'une des premières fonctions des glucides est d'être un carburant énergétique qui est rapidement utilisé par le corps. De ce fait, ils sont nécessaires pour un bon fonctionnement de toutes nos cellules. Mais, il faut se tourner vers des glucides dits plutôt complexes à faible charge glycémique qui permettent d'apporter des fibres, des minéraux, mais aussi ont des fonctions pour réguler l'appétit, pour apporter une bonne source d'énergie et pour stabiliser le taux d'insuline. Il faut également savoir qu'il y a une molécule qui est produite grâce à la consommation de glucides et qui est peu présente dans l'alimentation, c'est le co-enzyme Q10, qui est un antioxydant endogène fabriqué par notre corps. Donc, si on supprime les glucides, on va compromettre la production de cet antioxydant fabriqué par notre corps. Et ce co-enzyme Q10, il est juste essentiel pour la qualité des ovocytes et des spermatozoïdes, et pour le bon développement aussi embryonnaire, et pour un bon développement de l'endomètre également. Donc le tout est de trouver un équilibre, ni trop peu ni d'excès de glucides. C'était la deuxième recommandation que je souhaitais vous expliquer pour montrer le lien entre l'alimentation et la fertilité.
[00:08:53.510] - Lisa (Barcelona IVF)
Et tu as peut-être des exemples de glucides à consommer de préférence ou peu importe, c'est vraiment une question d'équilibre de quantité de ce qu'on va absorber?
[00:09:05.190] - Frédérique
C'est important pour moi d'apporter tout type de glucides. On va privilégier des glucides qui sont dit plutôt complexe, c'est sûr, parce que ça permet de libérer de l'énergie dans le temps, de réguler le taux d'insuline. C'est acétogène, donc ça va diminuer l'appétit ou le risque de grignotage, et surtout, ce sont des glucides dits complexes et à faible charge glycémique. Ce sont des sources de fibres, de protéines, de micronutriments. C'est ceux-là qu'il faut privilégier.
[00:09:52.420] - Lisa (Barcelona IVF)
Par exemple, je ne sais pas si je dis une bétise, mais si on privilégiait plutôt des pâtes intégrales ou du riz intégral versus les «Pâtes normales »?
[00:10:05.460] - Frédérique
Oui, il faut se souvenir du complexe, c'est l'enveloppe de la céréale qui va apporter tous les nutriments essentiels pour une bonne santé et une bonne fertilité. Les pâtes complètes, les légumineuses aussi, font partie des déféculents à faible charge glycémique et riches en protéines, en micronutriments et en fibres.
[00:10:31.660] - Lisa (Barcelona IVF)
D'accord, super. Il y avait un troisième point, c'est ça?
[00:10:35.480] - Frédérique
Il y a un dernier petit point qui est assez facile à comprendre et à mettre en place, c'est une alimentation plutôt riche en iodes. Alors l'iode de pourquoi? Parce que le iode, il est très très important pour la fertilité. En un, l'iode a un impact sur le délai. Il y a des études qui ont mis en évidence sur le délai pour tomber enceinte, un impact sur la qualité spermatique, un impact sur le développement du cerveau de l'enfant à l'être, et un taux suffisant de iode va permettre de limiter les risques de fausses couches. Donc, l'iode, il faut savoir qu'il est indispensable pour la fabrication de nos hormones thyroïdiennes, et le thyroïde est un organe clé en fertilité. D'autant plus, il faut savoir que nos hormones thyroïdiennes, si elles sont saturées en iodes, donc si on apporte suffisamment d'iodes, ça va nous permettre d'éviter la compétition par le chlore, le brôme et le fluor, qui sont des particules endocriniens, qui viennent se mettre à la place des molécules d'iodes, et qui peuvent être du coup responsables d'une hypothyroïdie transitoire chez la femme au moment de la conception, et qui peut être délétère aussi pour le fœtus.
[00:11:46.630] - Frédérique
Donc il y a beaucoup de raisons de... Ce que je recommande dans le suivi, c'est que si je suspecte un déficit en iodes, faire une iodurie, c'est une analyse d'iodes dans les urines qui permet vraiment de savoir où on en est au niveau d'iodes et donc favoriser une alimentation riche en iodes, et si besoin, s'il y a un déficit, mettre en place une supplémentation en iodes.
[00:12:10.600] - Lisa (Barcelona IVF)
D'accord, c'est intéressant parce que ce n'est pas forcément un point qui est très connu finalement, l'iode, et c'est une chose aussi que tu peux regarder en consultation.
[00:12:22.580] - Frédérique
Tout à fait. Quand on fait un point sur les habitudes alimentaires, si je suspecte qu'il y a une alimentation qui n'est pas suffisante en iode, je vais recommander de faire une iodurie.
[00:12:37.810] - Lisa (Barcelona IVF)
D'accord. Par rapport à ces conseils que tu as donnés, quand on change ses habitudes nutritionnelles, combien de temps il faut compter pour que ça ait un impact positif sur la fertilité?
[00:12:52.410] - Frédérique
Tout dépend aussi du terrain de la personne, des objectifs qu'on a fixés en amont, mais on peut dire entre au minimum trois mois, jusqu'à huit mois, de manière générale. Par exemple, si on a un objectif, d'optimiser la qualité des follicules et des spermatozoïdes, la qualité des gamètes, c'est un minimum de deux à trois mois. Pourquoi? Parce qu'en un, la spermatogenèse dure 75 jours, donc si on veut avoir un impact, il faut au moins changer ses habitudes alimentaires 75 jours avant. Pareil pour la dernière phase de maturation folliculaire, elle dure trois mois, et cette dernière phase, elle est super importante parce que c'est cette phase-là où le follicule se réveille et il va être en contact, il va augmenter ses interactions avec son environnement extérieur. Donc voilà, toutes les nouvelles habitudes alimentaires et tout ce qui est une exposition environnementale va aussi avoir un impact, les trois derniers mois.
[00:14:03.060] - Lisa (Barcelona IVF)
D'accord, super. Justement, tu parles de la phase de maturation folliculaire, et moi, ce que je me demandais et souvent la question qui revient, c'est est-ce qu'il y a des aliments à consommer au moment où on va faire l'insémination, ou on va faire un transfert d'embryons, enfin je sais pas, peut-être tu as déjà lu sur des forums par exemple, souvent on parle de jus d'ananas ou des choses comme ça, alors est-ce que toi, tu as des conseils en particulier sur ces moments clés du parcours de PMA?
[00:14:34.930] - Frédérique
Pour réussir un transfert, c'est sur, c'est important d'avoir un équilibre hormonal, une bonne vascularisation de l'utérus, une bonne réceptivité endométriale, un bon équilibre immunitaire, éviter le stress oxydatif, parce que le stress oxydatif rentre dans un cercle vicieux avec l'inflammation. On a vu un peu plus haut que l'inflammation a un impact sur l'équilibre hormonal et l'équilibre immunitaire qui est délétère pour la fertilité. Donc c'est vrai, il faut savoir que les embryons, à ce stade très précoce, sont vulnérables, et ils ont une capacité limitée à se défendre contre les dommages oxydatifs causés par les radicolymes. Du coup, un excès de radicolymes peut entraîner un stress oxidatif, et ces radicolymes vont venir abîmer tout ce qui est autour de lui. Ce stress oxidatif peut affecter le développement embryonnaire et la réussite de l'implantation. Donc l'environnement dans lequel l'embryon se développe va jouer un rôle crucial, et tous les fluides utérins, le sang maternel, contiennent des antioxydants qui aident à protéger l'embryon.
[00:15:36.180] - Frédérique
C'est pourquoi l'état de santé de la maman, de la future mère, et le régime alimentaire vont être très importants. Donc, une alimentation riche, pour moi, anti-oxydants va venir soutenir un embrionnement ultérin sain et favoriser une bonne implantation embryonnaire. Pour moi, tous les aliments riches en anti-oxydants sont des super aliments pour favoriser cette implantation embryonnaire. On va privilégier notamment les fruits riches en anti-oxydants et qui vont être assez faciles à manger au quotidien. Ça va être tous les petits fruits rouges : les pruneaux, les raisins, les pommes sont les fruits les plus riches et qui peuvent être quotidiennement assez simples à mettre en place. Il y a les légumes aussi qu'il ne faut pas oublier, qui peuvent être riches en antioxydants. Il y en a vraiment d'intéressants à mettre dans les assiettes. Ils sont très riches en antioxydants, donc ça va être : de la betterave, l'artichaut, le chou de Bruxelles, les salades aussi, parce qu'on en mange beaucoup, donc ça peut apporter une quantité d'antioxydants intéressante.
[00:16:47.310] - Frédérique
Le brocoli, mais aussi la patate douce qui est intéressante niveau antioxydant. Pour moi, il ne faut pas oublier aussi tout ce qui est thé vert, qui est une boisson intéressante à prendre pour limiter le stress oxydatif, le chocolat noir, pour se faire plaisir.
[00:17:10.100] - Lisa (Barcelona IVF)
C'est mon préféré.
[00:17:10.720] - Frédérique
Tous ces aliments sont intéressants en antioxydant. Ensuite, pour une bonne réceptivité endométriale, pour moi, c'est très important de ne pas être en déficit en magnésium. Le magnésium aurait un effet direct sur l'implantation en diminuant les contractions involontaires du myomètre, qui est le musculaire ultérin. Donc, il faudrait se tourner vers des aliments riches en magnésium. Il faut donc privilégier tout ce qui est : amandes, noix de Brésil, cacao, les légumes feuilles verts et poissons grains, sont de bonnes sources de magnésium. Après, en général, en fonction du suivi, si on voit que l'alimentation n'est pas suffisante, des fois, on peut arriver... pour être sûr de ne pas être déficitaire parce que le magnésium, c'est un élément qui peut être souvent déficitaire aussi, en fonction du niveau de stress, du sommeil, il y a une supplémentation qui peut être mise en place également.
[00:18:10.300] - Frédérique
Pour le point équilibre immunitaire, on peut travailler sur la flore intestinale avec deux éléments qui sont les probiotiques et la vitamine D. La vitamine D, elle a un rôle immunomodulatrice, elle rend beaucoup plus tolérante au système immunitaire, et elle semble vraiment jouer un rôle important au niveau des lymphocytes, des règles des lymphocytes, des régulateurs, et ces lymphocytes-là vont permettre d'accepter l'embryon et d'éviter qu'il soit délogé. Donc en un, vitamine D, on peut apporter des aliments riches de vitamine D, ça va être notamment : poisson gras et jaune d'œuf, sachant que la première source, c'est l'exposition au soleil, mais quand on arrive à l'automne ou en hiver, l'exposition au soleil est souvent insuffisante, donc des fois aussi, je trouve ça très pertinent de faire un dosage en vitamine D et si besoin, faire une supplémentation en vitamine D pour être sûr qu'on ne soit pas déficitaire.
[00:19:18.670] - Frédérique
Par rapport aux probiotiques, ce serait pas mal d'en apporter aussi, probiotique qui a un rôle indirect sur l'équilibre immunitaire qui va être : le kéfir, le kombucha, le yaourt, les légumes fermentés par exemple. Sinon, après un transfert, c'est important de prévoir une petite activité douce. Je trouve que c'est toujours important, sauf avis médical contraire, de prendre une activité qui va favoriser une bonne vascularisation, qui va impulser le sang, amener du coup du sang bien dans l'utérus, bien le vasculariser. Par exemple, faire trente minutes une fois par jour, une marche rapide ou un peu de vélo, ça permet de favoriser la bonne vascularisation et une bonne implantation.
[00:20:08.310] - Lisa (Barcelona IVF)
Merci pour ce conseil parce que c'est vrai que c'est souvent une des questions au niveau de l'activité après un transfert, et non, on n'est pas obligé de rester allongé sans bouger, justement au contraire, parfois c'est mieux de bouger un petit peu pour favoriser la vascularisation, et je pense que c'est un conseil qui est super important, parce qu'on n'y pense pas toujours, et une bonne marche rapide, ou une activité douce, alors évidemment comme l'a dit Frédéric, ça ne sert à rien de faire un sport extrême, non, mais par contre une petite activité douce c'est recommandé.
[00:20:42.750] - Frédérique
Tout à fait, activité douce, modérée, c'est parfait pour favoriser la vascularisation.
[00:20:50.070] - Lisa (Barcelona IVF)
Frédéric, tu nous as expliqué comment la nutrition impactait la fertilité, quelles actions on pouvait mettre en place de manière générale, mais toi c'est vrai que tu proposes des accompagnements. Est-ce que tu pourrais nous expliquer un petit peu comment ça se passe la prise en charge, une séance d'accompagnement type pour des personnes qui ont envie de s'intéresser à la nutrition pour améliorer leur fertilité?
[00:21:21.680] - Frédérique
Je suis sur un accompagnement, on va dire, au moins sur trois séances. Il y a un premier rendez-vous bilan, qui dure une heure trente, où on passe en revue toutes les habitudes alimentaires, le mode de vie, on fait un point sur le sommeil, sur le stress, sur l'activité physique. Ensuite, on fait un troisième point sur tout ce qui est exposition environnementale. Ce bilan-là permet déjà de définir de premiers objectifs et d'identifier des axes d'action. Ça, c'est le premier rendez-vous. Deuxième rendez-vous, qui dure pareil, à peu près une heure, une heure trente, parce que là, je prends pas mal de temps pour expliquer. Je remets un protocole alimentaire qui est personnalisé en fonction du profil de la personne. Donc, c'est bien une heure, une heure trente, parce que je trouve que c'est important de passer beaucoup dans l'explication, pourquoi mettre tel aliment dans l'alimentation, et quel effet il aura sur notre santé, sur notre fertilité. Donc, remise du protocole, deuxième rendez-vous, et après, on met en place des rendez-vous de suivi, en fonction des besoins.
[00:22:32.850] - Frédérique
Ces rendez-vous de suivi permettent de faire le point sur la mise en place du protocole alimentaire, de faire un suivi micronutritionnel également, d'évaluer les avancées par rapport aux objectifs fixés, et de réadapter les conseils. Donc, ces rendez-vous de suivi sont vraiment en fonction des personnes. Ça peut être un, deux, trois, il y a des personnes que je vois tous les quinze jours, d'autres une fois par mois, donc là, c'est vraiment en fonction des besoins des personnes.
[00:23:01.420] - Lisa (Barcelona IVF)
D'accord. Il y a un mot qui est intéressant dans ce que tu as dit : « C'est personnalisé », parce que c'est vrai qu'on peut donner des conseils de manière un peu généraliste, mais c'est vrai qu'après, chaque personne a besoin un petit peu d'avoir un protocole adapté pour pouvoir le suivre aussi, parce que c'est vrai que c'est difficile parfois de se dire : « Je mange un peu plus de ci, un peu plus de ça », c'est difficile de mettre en place soi-même, et toi, tu fais vraiment le point avec les personnes, et puis après, il y a ce plan personnalisé que tu proposes, ce protocole, et c'est vrai que c'est beaucoup plus facile à mettre en place par la suite.
[00:23:43.050] - Frédérique
Tout à fait, et que les besoins de chaque personne, on a vraiment des profils très différents entre les personnes. Il y a des recommandations que j'ai pu donner de manière générale, mais après, il y a vraiment ce suivi personnalisé qui est important, et on n'a pas les mêmes problématiques sur lesquelles on peut travailler pour améliorer la fertilité.
[00:24:04.410] - Lisa (Barcelona IVF)
Merci en tout cas pour toutes ces informations. Pour terminer, quels messages tu aimerais faire passer aux personnes qui sont en parcours de PMA, que ce soit les femmes, les hommes actuellement?
[00:24:23.960] - Frédérique
Pour finir, je voulais juste vous parler des six grands facteurs qui vont influencer votre fertilité. Rapidement, juste pour bien comprendre, on peut avoir la main sur notre fertilité. Donc en un, le premier facteur qui va influencer votre fertilité, c'est l'âge. Donc ça, on sait que c'est un facteur qui est non modifiable. En deux, il y a tout ce qui est état de santé qui peut nécessiter un suivi médical si besoin. Ensuite, le poids, l'alimentation, le mode de vie et l'exposition environnementale, ce sont des facteurs. Ces facteurs-là, vous avez la main dessus, ce sont des facteurs modifiables. Vous pouvez reprendre le contrôle de votre fertilité en jouant sur ces facteurs. Et pour l'alimentation, dans tous les cas, il ne faut jamais se tourner dans des régimes restrictifs ou dans des attitudes extrêmes pour deux principales raisons : en un, c'est pour éviter tout ce qui est fait yo-yo, qui va favoriser la prise de poids à long terme, et en deux, pour éviter une perte de poids beaucoup trop rapide.
[00:25:31.520] - Frédérique
Si on a une perte de poids trop rapide, il y a vraiment un risque de libération de toxiques hyposolubles, notamment des perturbateurs endocriniens, parce qu'il faut savoir que les perturbateurs endocriniens sont lipophiles, ils se stockent dans la matière grasse. Donc, il faut éviter en préconception, deux, trois mois avant, de perdre trop de poids pour éviter cette libération de toxiques. L'idée, c'est bien de combiner une alimentation qualitative, variée, équilibrée, avec une activité physique modérée et régulière, afin d'avoir déjà un poids de forme. Ce poids de forme, il est individuel, il est génétiquement déterminé, d'autant plus, toutes ces mesures vont avoir un impact aussi positif sur la santé de votre futur enfant. Je ne sais pas si je dis autre chose. Du coup, c'est tout bon?
[00:26:26.080] - Lisa (Barcelona IVF)
Oui, je crois que tu as bien dit les six points qui sont extrêmement importants, et je crois qu'il y a un mot aussi que je souligne qui est d'avoir le contrôle, et c'est vrai que je crois que pendant le parcours de PMA, effectivement, il y a toute une partie qu'on ne contrôle pas pendant la..., ou quel que soit le traitement, et c'est vrai que je trouve que c'est intéressant de son côté, de pouvoir s'intéresser à ces différents points que tu as énoncés, parce que ça, ce sont des choses sur lesquelles on a le contrôle, c'est vrai que ce qui va se passer par la suite au laboratoire, on laisse le travail aux médecins et aux biologistes, mais vous pouvez être acteur de votre parcours de PMA, et je pense que ça, c'est important, et qui vous permet de mettre toutes les chances de votre côté. Merci en tout cas Frédéric pour tous ces conseils et ces informations. Si vous avez envie d'échanger avec Frédéric, on vous laissera ses coordonnées aussi dans la description du podcast. Merci à toutes et à tous de nous avoir écoutés aujourd'hui. Merci Frédéric et puis on dit à bientôt.
[00:27:38.880] - Frédérique
Merci beaucoup aussi, Lisa. C'était un plaisir pour moi de vous faire partager ces petits conseils. N'hésitez pas à venir me voir, me poser des questions si vous avez besoin d'en savoir plus. Merci beaucoup!
[00:28:04.640] - Lisa (Barcelona IVF)
À bientôt, au revoir!
[00:28:06.710] - Frédérique
À bientôt!
Barcelona IVF
On-Fertile Minds, The Barcelona IVF Podcast.