Les clés pour mieux vivre son parcours de PMA

Stéphanie est Coach PMA et fertilité et co-fondatrice de l'assocation She Oak qui aide les personnes ayant des problèmes de fertilité. Dans cet épisode, Stéphanie nous parle de son parcours de PMA, de sa profession de coach fertilité et PMA et nous donne des clés pour mieux vivre votre parcours de PMA. "il est important de s'entourer" "dans le parcours de PMA, on passe par tout un tas d'émotions"

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Transcription

Barcelona IVF

ON- Fertile Minds, The Barcelona IVF Podcast. 

[00:00:14.700] - Lisa (Barcelona IVF)

Bonjour Stéphanie. 

[00:00:16.900] - Stéphanie Toulemonde

Bonjour Lisa.

[00:00:18.100] - Lisa (Barcelona IVF)

Merci d'avoir accepté notre invitation sur le podcast de Barcelona IVF aujourd'hui, pour parler des clés pour mieux vivre son parcours de PMA.

[00:00:28.940] - Stéphanie Toulemonde

Merci à vous de m'avoir invitée.

[00:00:31.380] - Lisa (Barcelona IVF)

On est ravis. Pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter à nos auditeurs et à nos auditrices ?

[00:00:38.600] - Stéphanie Toulemonde

Oui, bien sûr. Je m'appelle Stéphanie Toulemonde. Je suis maman par PMA de deux grandes filles de presque 14 et 11 ans et je suis coach en fertilité, spécialisée en accompagnement émotionnel des protocoles de PMA. J'habite à Barcelone depuis 2006, donc depuis 16 ans maintenant.

[00:01:05.550] - Lisa (Barcelona IVF)

D'accord, super. Toi, tu es passée par un parcours de PMA également-

[00:01:11.280] - Stéphanie Toulemonde

Oui.

[00:01:11.910] - Lisa (Barcelona IVF)

Est-ce que tu pourrais nous parler un petit peu de ton parcours ?

[00:01:15.530] - Stéphanie Toulemonde

Oui, bien sûr. Moi, mon parcours, il date un peu parce que ma dernière a 11 ans. Ma première fille, c'était il y a plus de 15 ans et ma dernière fille, c'était il y a 12 ans. C'était vraiment à une époque où il y a encore plus de tabous qu'aujourd'hui, je dirais, sur le sujet. Aujourd'hui, je trouve qu'il y en a encore beaucoup, mais il y avait encore plus de tabous à l'époque, donc moi, je n'ai pas très bien vécu les premiers protocoles de FIV. On a le parcours typique, je suis avec mon compagnon depuis des années, on a essayé naturellement pendant quelque temps, pendant un an et demi, je crois, et on a eu un diagnostic d'infertilité et directement, on nous a orientés tout de suite vers une FIV-ICSI, que j'ai fait, du coup, à Barcelone dans une clinique barcelonaise.

[00:02:13.980] - Stéphanie Toulemonde

Tout de suite, j'ai eu beaucoup de stress, des crises d'angoisse en permanence. J'avais beaucoup de mal à en parler avec les autres parce qu'en plus, j'avais 29 ans à l'époque. C'était déjà très tabou à l'époque, mais à 29 ans, il y avait encore moins de personnes. J'avais l'impression d'être seule au monde dans ce cas-là. Après, tu te rends compte quand tu commences à ouvrir un peu la communication, tu te rends compte qu'en fait, non, il y a plein de gens autour de toi. Mais à l'époque, je ne connaissais personne, donc j'étais assez solitaire. Pourquoi est-ce que je dis ça comme ça ? Parce que ça m'a marquée, évidemment, comme tout le monde et c'est pour ça que j'ai décidé, quelques années, plus tard de devenir coach et de faire l'accompagnement des femmes et des couples en parcours PMA.

[00:03:06.870] - Stéphanie Toulemonde

Parce qu'à l'époque, il m'a manqué un soutien, un accompagnement, une personne qui serait là, avec laquelle je pourrais partager qui m'arrive, demander des conseils, juste vider mon sac de temps en temps. J'ai trouvé pas mal de soutien dans les thérapies naturelles. Là, j'ai fait beaucoup de choses : j'ai fait de la sophrologie, j'ai fait de l'acupuncture, j'ai fait de l'ostéopathie, j'ai fait du shiatsu. La première FIV a été un peu compliquée, elle s'est soldée par un échec. La deuxième FIV, j'ai réussi à prendre beaucoup plus les choses en main, notamment, avec toute cets thérapies naturelles.

[00:03:48.190] - Stéphanie Toulemonde

Je n'ai pas l'accompagnement émotionnel que je cherchais, mais j'ai trouvé beaucoup de soutien dans les thérapies naturelles et finalement, je l'ai beaucoup mieux vécu. À partir du moment où j'ai pris des rênes du protocole, je l'ai beaucoup bien vécu et ça a marché. J'ai eu de la chance, vraiment une chance infinie que ça marche à la deuxième FIV. Je n'ai jamais eu d'embryon à congeler en plus, donc à chaque fois, c'était rebelote, on recommençait dès le début.

[00:04:15.180] - Stéphanie Toulemonde

J'ai eu ma fille et pour la deuxième, deux ans après, ça s'est passé de manière beaucoup plus fluide. C'était par FIV encore, mais j'avais déjà un enfant, donc je savais que ça pouvait marcher. En plus, j'avais moins de temps à accorder mine de rien à tout ça, donc les piqûres, je les faisais en deux secondes dans les toilettes, que ma fille ne voit pas. Au final, j'ai beaucoup mieux vécu la deuxième, évidemment, mais j'ai trouvé quand même que tout au long de ce parcours, il manquait quelque chose et c'était difficile de trouver cet accompagnement.

[00:04:51.690] - Lisa (Barcelona IVF)

D'accord. Donc, tu t'es formée en tant que coach et maintenant, tu es coach en fertilité. Réellement, en quoi consiste cet accompagnement ?

[00:05:03.400] - Stéphanie Toulemonde

J'ai décidé de me réorienter parce que je travaillais à l'époque en marketing et j'ai décidé de me réorienter, il y a sept ans. Je me suis formée, puis certifiée comme coach auprès d'une école américaine et j'ai commencé à accompagner des femmes dans... Je dis « des femmes » parce que les 95 % des gens qui me contactent sont des femmes, mais j'ai aussi des couples de temps en temps. J'ai commencé à faire cet accompagnement de coaching PMA ou coaching fertilité. Moi, je préfère l'accompagnement émotionnel parce que ce que je propose, c'est vraiment ça. C'est un accompagnement émotionnel, c'est-à-dire que moi, je ne suis pas médecin, je ne suis ni acupunctrice, ni thérapeutes, ni rien.

[00:05:49.060] - Stéphanie Toulemonde

C'est vraiment un accompagnement émotionnel 100 % personnalisé pour aider les personnes qui sont en parcours PMA ou qui sont tout simplement en désir d'enfant, même avant un parcours PMA, à mieux vivre ce parcours-là, à le vivre de manière plus sereine et plus positive. Moi, ce que je propose, c'est vraiment une bulle, une bulle de respect, de non-jugement et de bienveillance, où les femmes et les couples quand j'en ai, peuvent s'exprimer librement sur ce qu'ils ressentent, sans culpabilité, sans se sentir jugé et où elles peuvent vraiment aller explorer tout ça.

[00:06:29.350] - Stéphanie Toulemonde

Comme je suis basée en Espagne depuis 16 ans, je connais bien la PMA en Espagne et du coup, j'accompagne beaucoup de femmes et de couples qui sont en France et qui font un parcours PMA en Espagne. Je fais tous mes accompagnements quasiment en ligne parce que la majorité des personnes que j'accompagne habitent en France. Elles ne sont pas forcément en parcours PMA en Espagne, mais quand même pas mal. Après, le jour où elles viennent à Barcelone pour leur ponction ou pour leur insémination, pour leur transfert d'embryon, ce qui est bien, c'est qu'on peut se voir en personne.

[00:07:03.750] - Lisa (Barcelona IVF)

Super. Pour les patients, en tout cas, nous, on le voit qui viennent à la clinique, c'est vrai que d'avoir une personne qui connaît un petit peu comment ça fonctionne et qui puisse effectivement appuyer sur le côté émotionnel, c'est très important également parce que c'est vrai que déjà, c'est une étape. Un projet de bébé, devoir se rendre à l'étranger, ce n'est pas la première option et c'est vrai que d'avoir une personne qui est sur place, qui connaît bien le fonctionnement, c'est aussi rassurant pour [inaudible 00:07:41] qu'on accompagne.

[00:07:42.660] - Stéphanie Toulemonde

Oui, c'est sûr que le fait de savoir que moi, j'habite ici, qu'en plus, j'ai tout un écosystème... J'ai oublié de dire qu'en parallèle de ma formation en coaching, j'ai cofondé une association de soutien qui s'appelle She Oak, qui est basée ici à Barcelone et qui soutient tous les gens qui sont en parcours PMA à Barcelone, qu'ils habitent en Espagne ou qu'ils habitent en France.

[00:08:04.540] - Stéphanie Toulemonde

J'ai tout un écosystème, même de thérapie naturelle. Je travaille avec plusieurs acupuncteurs, plusieurs ostéopathes, naturopathie, sophrologie. Si une personne a besoin d'un petit massage relaxe la veille d'un transfert, par exemple, j'ai cet écosystème à Barcelone, spécialisé en fertilité et francophone. En gros, les personnes savent que quand elles arrivent à Barcelone, moi, je suis là, je parle français et je peux les aider sur plein de choses et en plus, je peux les mettre en contact avec des thérapies sur place.

[00:08:38.270] - Lisa (Barcelona IVF)

Ça, c'est super. Il y a le côté association où tu peux aider, effectivement, autour des thérapies, et cetera et puis, toi aussi, en parallèle, où tu proposes un vrai accompagnement émotionnel. D'ailleurs, autour de beaucoup de questions parce que tu as plusieurs profils de personnes, je crois, de femmes [inaudible 00:08:57]. Des couples, mais de femmes... Historiquement parce que la loi en France a changé, il n'y a pas longtemps, mais toi, depuis le début, tu accompagnes des mamans qui ont des projets de parcours solo.

[00:09:12.860] - Stéphanie Toulemonde

J'ai eu pas mal de couples de femmes. Elles, elles viennent en couple, par contre, souvent. Je l'ai eu beaucoup et j'ai encore beaucoup de femmes qui se lancent dans un parcours « en solo » et j'ai beaucoup de couples hétérosexuels qui viennent parce que la France a un peu épuisé toutes les possibilités. Qui viennent soit pour un don d'ovocytes, soit, par exemple, si elles doivent faire une FIV avec DPI, avec diagnostic génétique préimplantatoire, ou tout simplement, parce que les cliniques espagnoles sont meilleures, ont des délais plus rapides et que du coup, elles préfèrent venir Espagne.

[00:09:57.340] - Stéphanie Toulemonde

Effectivement, on travaille sur plein de choses différentes. Il y a beaucoup de travail en amont d'une PMA, notamment pour les femmes célibataires et notamment pour celles qui sont en parcours de don d'ovocytes, parce que là, il y a toute une réflexion sur : « Est-ce que je me lance ? Comment je me lance ? Quand je me lance ? Quelle est ma vision de la maternité ? Quelle vie je vais avoir avec mon enfant ? Avec quelles valeurs je vais l'éduquer ? Est-ce que c'est le bon choix pour moi ou est-ce que je devrais renoncer ?

[00:10:30.130] - Stéphanie Toulemonde

Il y a tout de suite une toute une réflexion en amont d'une venue à Barcelone et après, pendant les protocoles, il y a tout un soutien émotionnel. Pour le coup, là, c'est vraiment sur les montagnes russes émotionnelles. On fait tout un travail sur les émotions, même parfois juste de vider son sac. Ça fait du bien aussi de pouvoir vider son sac, de pouvoir exprimer ce qu'on ressent en ayant en face quelqu'un qui est passé par là et qui, en plus, a les outils professionnels pour nous aider à le gérer.

[00:11:00.570] - Stéphanie Toulemonde

Il y a ça et il y a évidemment toutes les étapes du parcours, les deux semaines d'attente. Même les cinq jours d'attente entre la ponction et le transfert, c'est souvent assez compliqué à gérer aussi parce qu'on ne sait pas combien d'embryons on va avoir, et cetera. Après, il y a la grossesse et je continue à les accompagner pendant la grossesse parce que pour la grande majorité, on ne se projette pas à la grossesse, on se projette à un plus. Quand on a notre plus, quand on a notre test de grossesse positif, la première réaction, évidemment, c'est qu'on est hyper heureuse, mais la deuxième réaction, c'est la peur de qu'il se passe quelque chose. Une grossesse, ça dure neuf mois. Les trois premiers mois sont souvent assez touchy, assez délicats, donc il y a beaucoup de stress aussi et beaucoup de charge émotionnelle pendant les premières semaines de grossesse. C'est un petit peu tout le parcours : avant, pendant, après.

[00:12:00.600] - Lisa (Barcelona IVF)

D'ailleurs-

[00:12:01.920] - Stéphanie Toulemonde

Évidemment, quand il y a un résultat négatif aussi, là, que la personne ne se sente pas abandonnée et qu'elle soit toujours soutenue.

[00:12:09.860] - Lisa (Barcelona IVF)

Oui, c'est super important. D'ailleurs, toi, comment tu aides à se préparer au parcours de PMA ? Parce qu'effectivement, tu parlais de la réflexion de l'avant. Une fois que les femmes, les couples ont décidé de se lancer, comment est-ce que tu vas les aider à préparer ce parcours ?

[00:12:32.110] - Stéphanie Toulemonde

Justement, il y a toute une réflexion en amont sur : « Pourquoi est-ce que je me lance dans ce parcours ? Pourquoi est-ce que c'est le bon parcours moi ? En quoi est-ce que je suis alignée avec qui je suis quand je me lance dans un parcours ? » Je parle des femmes célibataires et des dons d'ovocytes, mais aussi pour une FIV tout court, en fait. Il y a plein de questionnements autour de la FIV pour beaucoup de personnes.

[00:13:00.710] - Stéphanie Toulemonde

Ensuite, je les invite à s'informer et ça, c'est très important, de savoir ce qui va se passer, à quel moment. Très souvent, les cliniques donnent l'information, mais les patients, quand ils arrivent au premier rendez-vous avec la clinique, ils reçoivent une quantité d'informations qui est complètement démesurée et ils ne retiennent pas forcément tout et c'est difficile d'avancer sans savoir ce qui va se passer après. Moi, déjà, je leur explique parce que je connais très bien tous les protocoles, mais surtout, je les invite à s'informer. Donc à lire des articles, aller sur des blogs, à lire des livres. Il y a plein de livres, il y a de plus en plus de livres qui sont écrits même par des femmes et qui sont en parcours PMA ou qui ont fait un parcours PMA.

[00:13:48.240] - Stéphanie Toulemonde

Il y en a plein qui me disent : « J'ai lu tel livre et je me suis rendu compte que je n'étais pas seule. » Oui parce qu'en fait, toutes les émotions qu'on ressent dans ces cas-là, elles sont super naturelles et il y a beaucoup de femmes qui ressentent la même chose et qui ont les mêmes idées qui tournent dans leur tête. Lire des témoignages, lire des articles et puis, poser beaucoup de questions à la clinique, ça, c'est la première chose. Donc vraiment être informée au maximum et savoir ce qui va se passer, savoir quelles sont les alternatives et cetera. Ça, je pense que c'est super important pour se préparer.

[00:14:21.410] - Stéphanie Toulemonde

Ensuite, il y a toute la partie émotionnelle. Là, c'est vraiment un travail d'acceptation des émotions. Souvent, on a une espèce de boule, une espèce de bouillie. On ne sait trop ce qu'il y a dedans, si c'est de la colère, de la peur, de l'angoisse, si c'est de l'amour. Il y a toute une bouillie d'émotion et je les aide à identifier ces émotions, à identifier le dialogue intérieur qu'elles ont de : « Je ne vais jamais réussir à être maman, je ne le mérite pas. » Des choses que beaucoup de femmes me disent et qui sont très dures envers elles-mêmes. Il y en a beaucoup qui nous disent ça, donc on travaille beaucoup là-dessus aussi. Sur la charge émotionnelle, sur essayer d'identifier et de faire le tri dans les émotions et changer ce dialogue intérieur pour plus de bienveillance et pour plus de positivité.

[00:15:14.750] - Stéphanie Toulemonde

Ensuite, je pense que c'est important de s'entourer. C'est pareil, je les invite à faire une réflexion sur : « À qui elles vont en parler ? Quelles vont être leurs personnes ressources autour d'elles ? » Ça peut être un coach, mais ça peut être une collègue qui est passée par là ou ça peut être une sœur très proche. Vraiment les inviter à s'entourer de personnes qui sont bienveillantes, qui vont les aider, qui vont les comprendre. S'entourer, si on peut s'entourer, de personnes qui sont passées par la PMA ou qui passent par la PMA. Là, c'est encore mieux parce qu'elles savent tout de suite trouver les bons mots et elles comprennent toutes les émotions. Il n'y a pas de honte, du coup, à partager tout ça et c'est très riche.

[00:16:03.540] - Stéphanie Toulemonde

Après, il y a la préparation du corps, alors, encore une fois, là, je les invite à trouver ce qui leur fait du bien à elles. Moi, je ne fais pas de thérapie naturelle et je ne suis pas médecin, mais en tout cas, je les aide à trouver une routine ou à mettre en place une routine avec des choses qui leur font du bien et qui permettent de préparer leur corps.

[00:16:26.540] - Lisa (Barcelona IVF)

Super, merci pour ces conseils. Justement, tu parlais d'émotions et dans le parcours de PMA, on parle souvent des montagnes russes émotionnelles. Comment mieux gérer, finalement, ces montagnes russes ? Finalement, qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que tu peux nous en parler ?

[00:16:49.160] - Stéphanie Toulemonde

Oui. Alors, qu'est-ce qui se passe ? Déjà, il y a un deuil à faire et je pense que ça, quel que soit le parcours PMA, on a un deuil à faire. Un deuil de la famille idéale ou un deuil de la conception naturelle, un deuil de notre fertilité, de notre corps fertile. Un deuil de nos gamètes quand on doit passer soit par un don de sperme, soit par un don d'ovocytes. Le deuil un peu aussi de ce qu'on s'était imaginée quand on était enfant, de cette vision de la famille de : « Je vais tomber amoureuse, je vais créer une famille. » Un peu la famille Instagram.

[00:17:23.490] - Stéphanie Toulemonde

Comme dans tout deuil, il y a toute une série d'émotions par lesquelles on passe qui sont inévitables et ça, la première chose à faire, c'est de ne pas essayer de lutter contre ces émotions parce qu'elles sont inévitables. Quand on est en parcours PMA, on a un désir d'enfant qui est très fort, qui est viscéral. C'est quelque chose de très intime, c'est une décision vitale aussi. Ça va changer le cours de notre vie d'avoir ou non un enfant. Du coup, forcément, il y a une charge émotionnelle. C'est impossible que ça se passe autrement.

[00:17:55.450] - Stéphanie Toulemonde

La première chose à faire, c'est de se dire : « OK, c'est normal d'avoir des émotions fortes et je vais essayer de faire le tri, je vais essayer de comprendre ce qui m'arrive. Donc, je vais aller poser des mots dessus. J'ai peur parce que j'ai très envie d'avoir un enfant et j'ai de ne jamais y arriver. Je suis triste parce que j'en rêve depuis 1, 2, 5, 10 ans et que je n'y arrive pas et que je vois plein de gens autour de moi qui sont, du coup... Plus jalouse aussi. » Ça, c'est mettre des mots là-dessus, sur des émotions qui sont un peu plus inavouables de jalousie. Parfois, on a même peur que ça marche aussi.

[00:18:32.090] - Stéphanie Toulemonde

Par exemple, quand on est dans un don d'ovocytes, on a à la fois peur que ça ne marche pas et peur que ça marche, parce qu'on se dit : « Si jamais ça marche, est-ce que je vais l'aimer ? Est-ce qu'il va m'aimer ? Est-ce qu'il va me ressembler ? » et cetera. La première chose à faire c'est d'identifier ces émotions et moi, je leur fais faire souvent un exercice que je trouve intéressant qui est le journal émotionnel, où en gros... C'est assez classique, mais souvent, on s'y essaye et après, on l'abandonne au bout d'une semaine, trois jours. C'est vraiment très vertueux. C'est-à-dire tous les jours, prendre, un papier et un crayon et prendre cinq minutes quitte à mettre un timer sur le téléphone, pour écrire tout ce qui nous vient par l'esprit, tout ce qui nous passe par la tête.

[00:19:22.790] - Stéphanie Toulemonde

Ça permet de mettre des mots dessus et ça permet de comprendre ce qu'on ressent et du coup, ça nous permet aussi de les accepter. Parce que si on met des œillères et qu'on met un couvercle sur l'eau qui bout de nos émotions, elles sont pour là, les émotions. C'est juste que nous, on les cache avec un truc et puis, au bout d'un moment, elles vont finir par exploser. Donc finalement, mettre des mots dessus, les accepter et se dire : « OK, c'est normal d'être triste, c'est normal d'être en colère. » Ça va passer aussi parce qu'une émotion, ce n'est jamais permanent. Elle finit par passer. Puis, travailler ce dialogue intérieur dont on parlait tout à l'heure pour générer plus de confiance en soi, parce qu'il y a une chose qui est aussi très présente dans la PMA, c'est la perte de confiance en soi et la perte d'auto-estime. Travailler ce dialogue intérieur, ça permet aussi de retrouver confiance en soi et de se parler avec bienveillance.

[00:20:18.270] - Lisa (Barcelona IVF)

C'est intéressant sur la gestion des émotions parce que finalement, avant qu'on soit, d'ailleurs, en parcours de PMA ou pas-

[00:20:26.050] - Stéphanie Toulemonde

Oui, complètement.

[00:20:26.970] - Lisa (Barcelona IVF)

Je pense qu'il y a des personnes qui nous écoutent, mais beaucoup à ne pas finalement savoir comment identifier nos émotions, comprendre ce qu'on ressent et cetera, alors que c'est quelque chose qui [inaudible 00:20:42] justement de se sentir mieux, d'avancer [inaudible 00:20:46], de prendre conscience de certaines choses. Je pense que ça vient de l'éducation aussi, de cet apprentissage de la gestion des émotions et c'est vrai que je crois que dans le parcours de PMA, c'est encore plus exacerbé et c'est vrai que c'est un beau moment aussi pour pouvoir travailler dessus.

[00:21:07.310] - Stéphanie Toulemonde

Oui, tout à fait. Le nombre de fois où on te demande : « Bonjour, comment ça va ? » et tu dis : « Ça va. Ça va bien. » Moi, souvent, je commence les séances en demandant à la personne comment elle se sent et elle me dit : « Bien. » Je dis : « Bien ? Ça ne va pas. » Ce n'est pas : « Je me sens bien. » Comment je me sens pour de vrai avec des mots, avec une richesse de vocabulaire ? « Aujourd'hui, je suis perturbée parce qu'un tel m'a dit telle chose. », ou : « Il s'est passé tel truc au bureau. », ou : « Je suis terrifiée. », ou : « Je suis très excitée. » Mais le « bien », non, on ne peut pas s'arrêter à « Ça va. » Cet exercice-là, il est super important quand on est en PMA. Quand on traverse des situations difficiles en général, mais il est très important tout court dans la vie, effectivement.

[00:22:03.810] - Lisa (Barcelona IVF)

Aussi, il y a une autre question, c'est : à qui, finalement, parler de son parcours ? Est-ce que c'est l'entourage proche ? Plus lointain ? La famille ?Les amis ? Au travail ? À qui en parler parce que souvent, c'est une des questions ? « Est-ce que je dois en parler ? Ne pas en parler ? » Toi, tu en penses quoi ?

[00:22:26.850] - Stéphanie Toulemonde

Moi, c'est un peu facile comme réponse, mais je veux dire que ça va dépendre des gens parce que ça dépend de l'entourage. Moi, je pense qu'il faut déjà identifier deux questions, c'est : « À qui est-ce que je dois en parler ? » et : « À qui est-ce que je veux en parler. » Pour te donner un exemple, moi, ma première fille, je crois que c'est la première ou la deuxième, je ne me souviens plus, j'avais une énorme convention à Ibiza avec ma boîte et ça tombait pile-poil le jour de la ponction. Je n'ai pas eu tellement d'autres choix que d'expliquer que... Je l'ai juste expliqué à ma boss et je lui ai demandé de ne pas trop en parler autour d'elle et cetera, mais j'ai dû. Parce que j'étais en confiance et parce que c'était une femme, je me suis dit qu'à elle, je pouvais le dire, mais je n'avais pas tellement le choix.

[00:23:09.850] - Stéphanie Toulemonde

Pareil, ma maman devait venir à ce moment-là en visite à Barcelone. Pareil, j'ai dû lui dire parce qu'elle allait bien voir que j'étais couchée ou que j'étais en repos toute la journée.

[00:23:19.720] - Stéphanie Toulemonde

« À qui est-ce que je dois le dire ? » et « À qui est-ce que je veux le dire ? » Dans les personnes à qui on doit le dire, c'est bien doser l'information. On n'est pas obligée de dire tous les détails. Si on sent qu'au bureau, il n'y a pas de compréhension, je vais juste dire : « J'ai un souci de santé, je me fais opérer. » pour justifier une absence, par exemple, ou on peut, si on est un petit peu en confiance pouvoir dire, mais sans rentrer trop dans les détails parce que ça reste la sphère professionnelle et ils n'ont pas à savoir tout ce qui va se passer dans notre vie. Après, en revanche, à qui est-ce que j'ai envie de le dire dans mon entourage, c'est vrai que ça ce n'est pas facile parce qu'il y a du tabou, il y a un peu de honte souvent et puis, les gens ne savent pas forcément comment réagir et ils sont assez souvent maladroits.

[00:24:08.500] - Stéphanie Toulemonde

Souvent, ils mettent les pieds dans le plat avec toutes ces phrases qu'on a toutes entendues et qu'on lit un petit peu partout. Du coup, moi, ce que j'invite les gens à faire, c'est à faire cette réflexion. « Qu'est-ce que j'attends de la personne ? Est-ce que j'attends qu'elle me soutienne ? Est-ce que j'attends qu'elle me demande des nouvelles ? Qu'elle soit très portée sur le sujet et qu'elle me demande régulièrement des nouvelles ? Ou est-ce que j'attends juste qu'elle me change les idées et qu'elle m'emmène sortir, boire des verres et puis, je ne sais quoi pour me changer les idées ? »

[00:24:44.570] - Stéphanie Toulemonde

« Qu'est-ce que j'attends de cette personne-là ? Est-ce qu'elle est capable de me donner ? » et le formaliser, le formuler, le verbaliser à la personne. C'est-à-dire lui dire : « Je suis en train de passer par cette étape difficile, on a du mal à avoir un bébé. » ou : « Je me lance dans une PMA pour avoir un enfant. J'ai besoin que tu sois au courant parce que j'ai besoin de ton soutien, mais je veux que ce soit moi qui t'en parle et pas que tu me poses des questions toutes les semaines, par exemple, parce que ça, ça va me rajouter un stress additionnel. »

[00:25:16.310] - Stéphanie Toulemonde

Je pense que finalement, quand on formule les choses aux gens, on leur rend un service parce que s'ils mettent les pieds dans le plat, c'est parce qu'ils ne savent pas comment réagir. Ils ne comprennent pas, en fait. S'ils n'ont pas vécu ça, ils ne peuvent pas vraiment comprendre, donc ils ne savent pas comment aider. Donc leur expliquer comment est-ce qu'ils peuvent nous aider, déjà, c'est c'est assez important. Mais dans tous les cas, c'est important d'en parler à quelques personnes. Peut-être pas à tout le monde, peut-être qu'il peut y avoir, effectivement… Au moins une ou deux personnes qui seraient notre personne ressource et avec qui on pourrait parler ouvertement de ça. Ça, c'est important. Si ça, ça n'est pas possible, étant donné la situation, l'entourage, et cetera, là, il y a des groupes de paroles, les forums aussi, mais surtout les groupes de paroles où on interagit pour de vrai ensemble. Puis sinon, un soutien professionnel. C'est important de pouvoir en parler.

[00:26:12.830] - Lisa (Barcelona IVF)

Super. Plus tôt, justement, tu parlais des 14 jours d'attente pendant [inaudible 00:26:19], de l'attente entre la ponction et le développement des embryons. Est-ce que toi, tu as des conseils que tu pourrais donner pour mieux vivre ces périodes d'attente assez intenses, finalement ?

[00:26:35.950] - Stéphanie Toulemonde

De toute façon, ça va être intense, il n'y a pas de recette miracle, mais je pense que c'est important de se maintenir occupée. Moi, j'ai un petit exercice aussi que je donne souvent aux femmes. Je leur dis : « Vous faites une liste de 25 choses qui vous font plaisir ou qui vous font du bien, ou qui vous font sourire. Faites la liste avant. » Vingt-cinq, ça a l'air beaucoup comme ça, mais quand on s'y met, ça va très vite parce que ça peut être des petites choses. Ça peut être un carré de chocolat après le déjeuner, je n'en sais rien. Ça peut être aller à la piscine, ça peut être prendre un verre avec une amie, ça peut être appeler untel ou se faire un petit massage, ou même partir en week-end, ou en vacances. Ça peut aller du plus petit au plus gros. Du coup, de pouvoir planifier des petites choses comme ça qui vont nous permettre au moins une fois dans la journée de décompresser un petit peu, de se faire un petit plaisir.

[00:27:31.070] - Stéphanie Toulemonde

Après, il y a la question de travailler ou pas travailler. Moi, je pense qu'il vaut mieux se maintenir occupée. Après, ça dépend beaucoup des gens, ça dépend du travail qu'on a. Évidemment, si on a un travail hyper physique, non, on ne va pas aller travailler parce que ça va nous stresser plus qu'autre chose, de faire des efforts, de soulever des poids, et cetera. Mais globalement, se maintenir occupée et continuer à avoir une vie le plus normal possible. C'est très salutaire parce que du coup, il y a au moins quelques heures dans la journée où on y pense un peu moins. [00:28:02.930] - Stéphanie Toulemonde

Il y a quelque chose dont je n'ai pas parlé quand on parlait de gestion des émotions. C'est apprendre à se détendre, apprendre la relaxation et je pense que ça, c'est très important de le faire avant tout ça. Apprendre et s'entraîner et vraiment définir... Il y a plein de manières : il y a la sophrologie, il y a des hypnothérapeutes qui peuvent nous y aider, mais il y a aussi la cohérence cardiaque, la méditation tout simplement. Il y a plein de petites choses qui existent et il faut les tester un petit peu avant de rentrer en protocole, avant d'avoir des moments de stress intenses comme ça, pour que ces outils soient presque automatiques et qu'on puisse aller puiser dedans tout de suite quand on en a besoin.

[00:28:50.850] - Stéphanie Toulemonde

Je pense que pendant ces deux semaines d'attente, la relaxation aide énormément. Ne serait-ce qu'un petit exercice de cohérence cardiaque une ou deux fois par jour, ça permet de baisser le rythme cardiaque et de souffler un peu. Il y a ça. La dernière chose, c'est évident et tout le monde le sait, mais ça va mieux en le disant. C'est de ne pas se fixer sur les symptômes parce que très souvent, pendant les deux semaines, on a les seins qui tirent, on a mal au ventre, on est fatiguée, on a la nausée. En fait, les médecins disent, je pense que tu pourras peut-être le confirmer, mais les médecins disent que pendant les deux premières semaines, il n'y a pas de symptômes de grossesse en réalité. Ça peut être des symptômes qui sont liés au traitement hormonal qui a précédé et qu'il n'y a pas de symptômes ni en positif ni en négatif. Ce n'est pas parce qu'on n'a pas de symptômes que ça n'a pas marché et ce n'est pas parce qu'on a des symptômes que ça a marché.

[00:29:50.980] - Stéphanie Toulemonde

Les deux fois où ça a marché, la première fois, j'ai eu énormément de symptômes, que je m'étais tout notée à l'heure près. « Lundi matin, j'ai eu ça, mal aux seins, et cetera. » Ça avait marché et je m'étais dit : « C'étaient des symptômes de grossesse. » La deuxième grossesse, je n'avais aucun symptôme. Aucun, à tel point que je ne voulais même pas aller à la prise de sang, tellement j'étais sûre que ça n'avait pas marché. En réalité, ça avait marché. Chaque personne est différente, chaque protocole est différent, chaque cycle est différent, donc ça, c'est super important de se le redire. Je sais qu'émotionnellement, quand on a les seins qui tirent, on se dit : « Ah ! » On ne peut pas s'empêcher d'espérer, mais revenir au cerveau et dire : « Non, c'est vrai, ça n'est pas possible qu'il y ait des symptômes de grossesse à ce stade-là. », ça peut aider.

[00:30:38.200] - Lisa (Barcelona IVF)

Tu as raison de le rappeler parce que c'est évident, mais pas forcément non plus parce que finalement, on s'observe, on regarde ce qui se passe, et cetera, mais c'est important de le redire. Ce n'est pas parce que vous n'avez pas de symptômes qu'il n'y aura pas d'issue positive et comme tu disais, vice versa. Ça vous évitera aussi peut-être de cogiter.

[00:31:05.630] - Stéphanie Toulemonde

Exactement. Exactement, ça évite d'être à l'affût du moindre symptôme et du coup, peut-être un peu plus de lâcher prise, même si ce n'est pas facile.

[00:31:17.650] - Lisa (Barcelona IVF)

Non, ce n'est pas simple, mais effectivement, je pense le côté s'occuper parce que forcément, quand on est occupée, on a moins de pensées qui vont dans tous les sens. Puis, aussi, ne pas se dire : « Il faut que j'arrête d'y penser. » On en parle souvent.

[00:31:35.610] - Stéphanie Toulemonde

En fait, c'est impossible d'arrêter d'y penser, donc il ne faut pas essayer. Il ne faut pas essayer d'arrêter d'y penser. Si on continue à avoir un rythme de travail normal où on va avoir des interactions sociales, au moins entre 9h00 et 18h00, le rythme est bon. Globalement, entre 9h00 et 18h00, on aura un peu moins de charge mentale et ça, c'est juste du repos et c'est bien. Après, arrêter d'y penser, ça n'est pas possible, ni avant ni pendant, d'ailleurs, et ni après. C'est impossible d'arrêter d'y penser, ça, c'est complètement illusoire, mais essayer que ça nous fasse moins de mal quand on y pense. C'est ça.

[00:32:15.590] - Lisa (Barcelona IVF)

C'est ça. Tu aussi parlais des personnes que tu accompagnes et certaines personnes doivent passer par un don de gamètes, que ce soit don d'ovocytes, d'ondes sperme. Toi, comment tu aides les personnes à se préparer ? Tu en as parlé un peu avant sur les réflexions à avoir. Comment ça se passe dans tes accompagnements ?

[00:32:42.370] - Stéphanie Toulemonde

Vraiment, je les accompagne dans leurs réflexions sur plusieurs questions. La première, c'est : « Qu'est-ce que c'est que la maternité pour moi ? » Il y a certaines personnes qui vont dire que c'est l'amour inconditionnel, d'autres personnes qui vont dire c'est donner les outils à un petit être pour se développer. Il y a plein de visions. Évidemment, il y a autant de visions que de parents. Mais qu'est-ce que c'est, pour nous, la maternité ou la paternité ou la parentalité ? Qu'est-ce que ça représente ? Ensuite, qu'est-ce que je veux transmettre à mon enfant au-delà de ma génétique ? Évidemment, si on passe par un don d'ovocytes ou un don de sperme, on ne va pas transmettre cette génétique, mais on va transmettre tellement d'autres choses que finalement, quand je demande aux gens : « Qu'est-ce que c'est pour vous la maternité ? », jamais ils ne me le disent. « C'est pour continuer les gènes de mes ancêtres. »

[00:33:40.060] - Stéphanie Toulemonde

En réalité, ce n'est pas ça. En réalité, ce qu'on veut transmettre de nos parents, de nos grands-parents, de notre éducation, de notre propre expérience, c'est des valeurs, une vision de la vie, des idées, une curiosité. Une manière d'être, en fait, et la manière d'être, elle n'est absolument pas liée à la génétique en réalité. Je les invite à réfléchir là-dessus aussi et je les invite à réfléchir aussi sur la ressemblance parce qu'il y en a plein qui me disent : « Est-ce qu'il va me ressembler ? Sinon, à qui il va ressembler ? Est-ce que je ne vais pas chercher tout le temps dans cet enfant les traits de quelqu'un que je ne connais pas ? » Ça, en réalité, la ressemblance, ce n'est pas quelque chose de très concret. Ce n'est pas dans les traits.

[00:34:31.470] - Stéphanie Toulemonde

Effectivement, si on prend deux photos, on va dire : « Oui, il a les mêmes yeux, il a la même forme. Des yeux en amande ou des pommettes un peu saillantes ou une couleur d'yeux, évidemment, mais en réalité, la ressemblance, elle passe par des mimiques, par une manière d'être, par une manière de sourire, par une manière de regarder les gens, et cetera. Finalement, ça, c'est aussi super important. Moi, je dis toujours : « J'ai deux sœurs. J'en ai une sur le papier, je lui ressemble comme deux gouttes d'eau et la deuxième, je lui ressemble beaucoup moins. » Quand on nous voit en vrai, personne ne me dit que je ressemble à la première et tout le monde me dit : « Qu'est-ce que tu ressens dans ta sœur. » Celle qui, sur le papier, me ressemble beaucoup moins parce qu'elle n'a pas la même couleur de cheveux, elle a le visage plus rond. Elle n'a pas du tout les mêmes traits que moi.

[00:35:15.640] - Stéphanie Toulemonde

La ressemblance, aussi, ça va bien au-delà des traits et encore une fois, c'est ce qu'on va transmettre à notre enfant. Après, il y a l'épigénétique. Moi, je ne suis pas médecin, je ne suis pas experte, mais l'épigénétique, globalement, ce que ça dit, c'est qu'un même embryon qui sera mis, qui sera transféré chez une femme ou chez une autre, ça ne donnera pas le même bébé. Parce qu'il se passe quand même des choses pendant la grossesse, parce que d'une certaine manière, pendant la grossesse, on va avoir une influence sur le développement génétique quand même un petit peu de l'enfant, même si la base n'est pas la nôtre. Donc je les invite beaucoup à se renseigner là-dessus.

[00:35:56.340] - Stéphanie Toulemonde

Un, à se renseigner là-dessus, à lire sur l'épigénétique, et deux, à parler avec des femmes ou des couples qui ont été parents grâce à un don de gamètes. Parce que quand elles en parlent, systématiquement, on se pose plein de questions avant et elles se posent toutes les mêmes questions. Elles se les posent toutes, mais finalement, quand le bébé est là, il y en a beaucoup qui s'évaporent de ces questions-là. J'ai parlé avec des femmes qui ont eu les mêmes questions, qui ont trouvé leur propres réponses et qui, par la suite, sont devenues mamans. Ça aide énormément à prendre un peu de recul et à relativiser un peu les peurs qu'on a.

[00:36:36.690] - Lisa (Barcelona IVF)

Oui, c'est sûr. Merci beaucoup pour tous ces conseils, Stéphanie.

[00:36:42.260] - Stéphanie Toulemonde

Je t'en prie. Je suis sûre qu'il y a plein de trucs que j'ai oubliés. On pourrait en parler pendant des heures.

[00:36:46.980] - Lisa (Barcelona IVF)

Il y a beaucoup de choses, mais c'est vrai que déjà, je pense que c'est important, il y a plusieurs points, de dire que les personnes qui sont en parcours de PMA ne sont pas seules, que si on ne se sent pas bien, qu'on a besoin de soutien, qu'on n'en trouve pas aussi dans son entourage, il y a des personnes comme toi qui peuvent accompagner pour clarifier aussi ce parcours. Parce que parfois, on a l'impression de ne pas avoir besoin d'aide, d'être capable de gérer tout toute seul et franchement, avoir une personne qui puisse être là en soutien et accompagner et apporter aussi quand même sa connaissance du parcours, c'est extrêmement important. Puis, merci pour ces conseils aussi. Si vous avez besoin d'échanger d'autres questions, vous pouvez contacter Stéphanie. Je ne sais pas par quel biais on peut te contacter, Stéphanie ? Qu'est-ce qui est le plus simple ?

[00:37:39.900] - Stéphanie Toulemonde

J'ai mon site internet, je m'appelle Stéphanie Toulemonde, T-0-U-L-E-M-0-N-D-E, tout attaché, stephanietoulemonde.com. Sur mon site, il y a une adresse mail, il y a mon numéro de téléphone, parce que je pense que c'est super important de discuter avec la personne avant de commencer un protocole de coaching pour la personne, pour identifier les besoins et pour être sûr que la réponse correspond aux besoins. Donc il y a aussi mon numéro de téléphone sur la page web.

[00:38:15.150] - Lisa (Barcelona IVF)

Super. Je suis sûre que ça sera, en tout cas, très utile aux personnes qui nous écoutent. Peut-être, nous patients de Barcelona IVF également. Merci beaucoup pour ton temps, je te dis à très bientôt, et merci à vous de nous avoir écoutés. 

[00:38:34.570] - Stéphanie Toulemonde

Merci à toi, Lisa, de m'avoir donnée l'opportunité d'en parler. 

[00:38:39.410] - Lisa (Barcelona IVF)

À bientôt, Stéphanie. 

[00:38:40.650] - Stéphanie Toulemonde

À bientôt, au revoir. 

Barcelona IVF 

ON- Fertile Minds, The Barcelona IVF Podcast.