Devenir Mamans grâce à la méthode Ropa

Dans ce nouvel épisode, découvrez l’histoire d’Alice et d’Elise qui ont décidé de devenir MamanS grâce à la méthode ROPA. Elles nous expliquent leur parcours et comment elles ont réussi à devenir MamanS. « Ce qui nous a motivé c’est que cet enfant soit un petit bout de nous deux. » « Ce qui était agréable à la clinique c’est qu’il y avait toujours quelqu’un qui parlait français »

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Transcription

[00:00:11.820] - Jingle

IN Fertile-CAST The Barcelona IVF Podcast.

[00:00:14.280] - Interviewer

Bonjour et bienvenue dans ce nouveau podcast de Barcelona IVF. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Alice et Elise, mamans d'une petite fille née grâce à une technique de procréation médicalement assistée appelée méthode Ropa. Bonjour, Alice et Elise. Je vous remercie de venir partager votre histoire aujourd'hui avec nous.

[00:00:37.230] - Alice

La méthode Ropa, rapidement, c'est concevoir un bébé à deux femmes avec l'ovocyte de l'une dans l'utérus de l'autre et avec un donneur anonyme.

[00:00:54.660] - Interviewer

Qu'est-ce ce qui vous a motivé finalement à avoir recours à cette méthode et non pas à une fécondation in vitro avec donneur classique ? C'est-à-dire avec une seule des partenaires qui donne ces ovocytes et qui porte le bébé.

[00:01:12.060] - Elise

Ce qui nous a motivées, c'est le fait que cet enfant ait un petit quelque chose de nous deux. Effectivement, il y a un donneur qui est là, mais l'enfant a l'ADN de la maman qui ne l'a pas porté et le sang et les anticorps de la maman qui porte. C'était tout à fait magique de se dire que cet enfant, c'est un bout de nous deux.

[00:01:42.000] - Interviewer

Comment est-ce que vous avez su que cette méthode Ropa existait ?

[00:01:48.060] - Alice

C'est en faisant des recherches sur Internet. À la base, on ne savait pas que ça existait, mais on avait une idée, on se disait : « Ça serait quand même super bien si vous pouvez faire quelque chose ensemble. » À force de chercher, on est progressivement tombées sur des informations qui disaient : « Le don d'ovocytes ... » Ça s'est matérialisé avec deux mots, la méthode Ropa. C'est comme ça qu'on l'a trouvée, c'est à force de rechercher sur Internet. Ce n'était pas forcément facile à trouver.

[00:02:25.550] - Interviewer

C'est vrai qu'on n'en parle pas en France, comme ça n'existe pas.

[00:02:31.340] - Elise

Pas du tout, moi, je n'en avais jamais entendu parler en tout cas.

[00:02:32.960] - Alice

Quand nous, on a commencé à le faire, en tout cas, on n'en parlait pas. Après, il y a eu la loi sur la bioéthique et là, on a commencé à parler de cette méthode. Mais quand nous, on a commencé, ça n'existait pas. Quand on parlait, en tant que lesbienne, d'aller faire un enfant, on ne parlait pas de ça. On parlait d'une option, éventuellement, une FIV ou une PMA en simulant un acte sexuel dans un cycle, mais on ne pouvait pas imaginer qu'il y avait d'autres solutions, finalement, qui pouvaient se rapprocher d'une méthode un peu plus classique de couple. C'est ça, la méthode Ropa, comme le disait Elise, c'est vraiment un petit bout de nous deux.

[00:03:20.830] - Interviewer

On parle souvent de maternité partagée, finalement. Toutes les deux, vous ressentez que c'est un projet, un bébé et que votre bébé, il est de toutes les deux. C'est quand même une autre approche.

[00:03:40.370] - Alice

Tout à fait. On l'a vraiment pris comme ça dès le début.

[00:03:48.290] - Interviewer

C'est chouette. Pourquoi avez-vous choisi d'aller en Espagne pour le faire et pourquoi Barcelona IVF particulièrement ?

[00:03:55.670] - Elise

Déjà, on a choisi l'Espagne pour une question de géolocalisation. C'était plus simple pour nous d'aller en Espagne. Au niveau vols directs, c'est sûr que Barcelone, c'était ce qu'il y avait de plus simplet et puis on savait qu'en Espagne, ils faisaient la méthode Ropa. Chose qui ne se faisait pas partout.

[00:04:15.380] - Alice

Effectivement, et pourquoi Barcelona IVF. C'est lié aux recherches qu'on a pu faire autour de la méthode Ropa. C'est surtout Barcelona IVF qui affichait des résultats, qui donnait des informations. C'est via Barcelona IVF qu'on a eu les premières informations sur la méthode Ropa. Ça a influencé notre choix, mais je pense que ça a influencé au début parce qu'après, on s'est vachement renseignées sur l'ensemble des techniques qu'ils faisaient, ce genre de choses et il y avait de très bons taux de réussites à Barcelona IVF.

[00:04:54.680] - Interviewer

Comment est-ce que votre donneur a été choisi ?

[00:05:00.970] - Alice

On ne l'a pas vraiment choisi, on a choisi des critères. On ne sait pas si ça fonctionne partout pareil. En tout cas, en Espagne, ça fonctionne comme ça. C'est-à-dire que la mère qui va porter l'enfant a la possibilité de choisir des critères qui correspondent à l'autre personne pour que justement, l'enfant lui ressemble. Dans notre cas, c'était un petit peu différent parce que s'il y avait à choisir des critères, c'étaient plutôt des critères qui me ressemblent, même si je portais l'enfant parce que c'étaient les gènes d'Elise. De toute façon, il fallait mieux que le donneur me ressemble dans notre tête pour que ça fonctionne. On a choisi des caractéristiques et notre choix, ç'a été quand même d'accentuer des caractères qu'on appréciait : que ce soit des yeux bleus, la couleur des cheveux, la taille, la corpulence. C'est sur ces critères-là qu'on pouvait jouer.

[00:06:08.660] - Elise

C'est ça. De toute façon, on ne peut pas choisir d'autre chose non plus et il n'y a pas besoin de choisir beaucoup de choses non plus.

[00:06:16.350] - Alice

Je sais qu'on peut choisir dans certains cas, notamment au Danemark, des caractéristiques vraiment très poussées. On peut voir le donneur, on peut définir même son niveau d'éducation. On peut aller très loin dans ces critères-là, mais c'est vraiment quand on choisit un donneur. On le choisit. Ce n'est pas forcément applicable en Espagne ou dans d'autres pays.

[00:06:49.740] - Interviewer

Effectivement, en Espagne, on est sur du don anonyme. Vous avez pu exprimer vos préférences par rapport aux caractéristiques physiques du donneur, mais les informations sont effectivement limitées à ce niveau-là par rapport à d'autres pays, en tout cas. Par rapport au parcours, est-ce que vous pourriez nous parler un peu des différentes étapes du traitement ? Par exemple, pendant combien de temps vous avez pris des médicaments ? Quel type de médicaments ? Qui a fait quoi, finalement, pendant le parcours ?

[00:07:31.440] - Elise

Déjà pour la maman qui donne ses ovocytes, il y a toute une préparation à faire avant de donner les ovocytes. Parce que le but, c'est qu'il y en ait pas mal et qui soient assez matures pour le moment de la ponction. Pour ça, on fait des injections dans le ventre, tous les soirs, qui stimulent la productivité et la maturité. Il y a différents traitements à ce moment-là, différentes injections et après, on fait des échographies pour voir s'il y en a assez. Quelle est l'évolution des ovocytes ? Ça, c'est pour la maman qui donne.

[00:08:14.310] - Interviewer

Ces échographies, vous les avez faites en France ?

[00:08:16.200] - Elise

Oui, on a tout fait en France. Les injections, les échographies, tout est fait en France. Il faut savoir qu'au moment des échographies, on peut nous dire : « Là, ils sont matures, il faut venir tout de suite. » C'est des trucs à prévoir quand même, parce qu'on ne sait jamais comment, avec le traitement, notre corps va réagir. C'est vrai qu'on avait prévu la semaine d'après, normalement, et on a dû partir une semaine plus tôt pour la ponction.

[00:08:47.810] - Interviewer

Vous avez bien réagi au traitement, donc finalement, ça a été plus rapide que prévu, c'est ça ?

[00:08:53.040] - Elise

Plus que bien, même. Mais tant mieux. On n'avait pas prévu tout ça, donc c'est vrai que c'est bien à savoir, quand même. Pour ça que la géolocalisation de la clinique, c'est quand même important aussi pour ça. Surtout pour la maman qui donne. Après, une fois que la ponction est terminée, la maman qui donne n'a plus de traitement, n'a plus rien. La maman qui reçoit l'ovocyte, vas-y.

[00:09:18.810] - Alice

C'est un traitement en parallèle. Au préalable, il y a quand même un ajustement des chiffres, c'est-à-dire qu'on prend en général la pilule pour que les deux arrivent à un cycle qui soit similaire. Ensuite, ce qui se passe, c'est ce que vient d'expliquer Elise. En parallèle de ce qui se passe pour celle qui produit les ovocytes, il y a celle qui va les recevoir. Donc, il y a un traitement, il y a la préparation de l'endomètre pour qu'il y ait une simulation de grossesse, que le corps qui va recevoir le futur embryon fécondé donne des signaux et l'impression qu'il soit déjà fécondé. Ça, c'est des traitements qui commencent en parallèle et qui continuent après avoir eu avoir reçu l'ovocyte et continu, de mémoire, il me semble, au moins un mois, voire plus. C'était trois mois après. C'est des injections d'ovules pour stimuler le taux de-

[00:10:23.480] - Interviewer

Progestérone. Quand est-ce ce que vous avez dû vous rendre en Espagne pour la ponction des ovocytes ? Et comment s'est enchaîné le transfert ? Comment ça s'est passé un petit peu sur le côté pratique et logistique ?

[00:10:48.170] - Elise

J'ai fait mes injections. Après, j'ai passé une première échographie, ils m'ont dit : « Il faut venir tout de suite. » Donc, j'ai pris l'avion, d'ailleurs, toute seule, parce qu'Alice ne pouvait pas venir avec moi, pour aller faire la ponction. La ponction, ça se passe très bien. Ce n'est vraiment pas du tout douloureux. J'étais endormie, mais on n'est pas endormi profondément. C'est assez léger, ce qui fait que dès que c'est terminé, on reste un petit moment tranquille et puis après on peut repartir, il n'y a pas de problème. Après ça, moi, je suis revenue en France. Les ovules ont été fécondés. Ils ont été mis à maturité cinq jours. Nous, on est revenues la semaine d'après pour qu'on puisse faire l'insémination à Alice.

[00:11:40.240] - Alice

Sachant que nous, on avait choisi, il y a plusieurs options. Le fait de faire une ponction et d'arriver à une certaine maturation, c'est-à-dire que nous, on a choisi de faire une transplantation avec le maximum de chances que ça fonctionne, à J+5. Mais c'est une option. Tout le monde peut ne pas la choisir. Il faut avoir le budget pour ça. Maintenant, nous, c'est ce qu'on a fait. On a maximisé les chances d'y arriver puisque l'ovule était déjà fécondé et commençait déjà à vivre. Les cellules commençaient à se multiplier. Alors qu'on peut choisir l'option J+3, qui est le minimum. Il y a deux jours d'écart, mais c'est deux jours qui comptent quand on veut arriver à faire un petit bébé. Là, il y a le transfert et le transfert s'est fait à la clinique sur le moment optimum, qui correspondait vraiment à J+5. C'est quelque chose d'assez rapidement. On nous demande, nous, en termes ensuite de logistique, de rester sur place au moins 48 heures pour que le transfert... Tout se joue dans les 48 heures après le transfert, pour que la greffe prenne. Nous, on avait fait le choix de rester plus longtemps pour s'assurer un repos. On a fait en sorte que ça soit nos congés.

[00:13:07.580] - Alice

On est resté un bon moment sur place à se reposer. C'est ce qu'on a fait.

[00:13:20.570] - Interviewer

Comment s'est passée la prise en charge ? Combien de fois, finalement, vous avez dû vous rendre à Barcelone chacune ?

[00:13:27.790] - Alice

On a dû se rendre à Barcelone, ensemble une fois et deux fois pour Elise puisque sinon tout s'est fait à distance. On a fait l'ensemble, on a échangé sur les traitements et sur les démarches principalement en visio. On s'est rendu à Barcelone vraiment pour faire les choses, soit la ponction, soit le transfert.

[00:13:56.770] - Interviewer

Tout le reste s'est fait en France donc.

[00:13:58.450] - Alice

Tout le reste s'est fait en France, tout à fait.

[00:14:04.330] - Interviewer

Par rapport au transfert, c'est un moment un petit peu particulier. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Comment vous vous êtes senties toutes les deux ?

[00:14:16.020] - Alice

Le transfert, pour nous, s'est fait... On découvrait tout aussi, c'est-à-dire qu'autant on nous a expliqué beaucoup de choses sur le déroulement, comment ça allait se passer, l'ensemble de la méthode, autant le transfert, c'est vrai que c'était rarement quelque chose sur lequel on s'était concentrée. On est arrivées finalement, à la clinique, à un jour donné et on s'est retrouvées très vite en blouse et dans un box sur lequel on nous a donné pour la première fois les caractéristiques du donneur. On avait échangé, on avait une idée, mais c'était la première fois où on nous donnait une feuille où on avait les caractéristiques du donneur du donneur. On attendait notre tour, à partir de ces caractéristiques, faire le transfert. Pour la petite anecdote, quand c'était notre tour, c'est un infirmier qui est venu et nous a dit : « C'est bon, vous pouvez venir » et il se trouve que physiquement, cet infirmier, il avait exactement les caractéristiques qu'on venait de nous donner, donc on l'a regardé un peu bizarrement. On s'est dit : « C'est peut-être lui, one ne sait pas. »

[00:15:23.590] - Interviewer

C'est rigolo qu'il ait le même profil finalement que votre donneur.

[00:15:31.960] - Elise

Oui, quasiment.

[00:15:33.280] - Interviewer

Vous vous êtes projetées ?

[00:15:35.680] - Elise

Tout à fait, en plus, il était très beau.

[00:15:37.450] - Alice

Très bien, bien choisi.

[00:15:37.450] - Elise

Ce qui était agréable aussi, c'est quand on est allées à la clinique, il y avait toujours quelqu'un qui parlait français. Parce que nous, on parle ni l'une ni l'autre espagnol. C'est vrai, par exemple, quand j'ai dû venir toute seule pour la ponction, ce n'était pas évident d'y aller déjà toute seule et tout le monde m'a beaucoup rassurée à la clinique. Il y a toujours quelqu'un qui parlait français, qui pouvait répondre à mes questions et ça, c'est vraiment agréable.

[00:16:04.690] - Interviewer

Par rapport au transfert, comment ça s'est passé concrètement ? Comment ça se passe ce moment-là ? Combien de temps ça dure ? Comment ça se passe, le geste médical ? Est-ce que ça fait mal ou pas ?

[00:16:19.740] - Elise

C'est quand même assez rapide. On rentre dans une salle, un peu comme chez le gynécologue, avec un lit et il y a une petite vidéo qui se met en route, on regarde une télé. On ne comprend pas trop au début. Ça montre l'insémination de l'ovule par le spermatozoïde avec les cinq jours qui se déroulent, en avance rapide et là, c'est émouvant, au moment où on se rend compte que là, c'est notre bébé. C'est la naissance de notre enfant véritablement, les premiers instants et là, c'était magique. Franchement, le fait de voir ça, on ne s'y attendait pas du tout. Après ça, le médecin arrive, fait l'insémination avec une toute petite seringue. C'est plus Alice qui pourra dire si ça fait mal, mais ce n'était pas mal du tout.

[00:17:12.040] - Alice

C'est totalement indolore. Il y a un petit moment... Ça va très vite. Ça va relativement vite, je pense que tout compris, ça a dû durer moins de 10 minutes, vraiment. Il y a un petit moment de tension. On sent la concentration des gens au maximum parce qu'il ne faut le mettre n'importe où, quand on fait le transfert. C'est précis. Donc, il y a peut-être une ou deux minutes où personne ne parle, parce que voilà, c'est concentrés.

[00:17:42.820] - Elise

Elle fait une échographie, le médecin en même temps d'insémination pour savoir exactement où elle place l'ovocyte.

[00:17:50.800] - Interviewer

Oui, pour savoir exactement où va être placé l'embryon.

[00:17:56.590] - Elise

C'est vraiment indolore.

[00:17:59.530] - Alice

Ça ne fait pas mal du tout et puis après, une fois que c'est fait, il faut attendre un petit peu les jambes en l'air, parce que c'est comme ça que ça fonctionne le mieux. On a attendu quoi ? Cinq, 10 minutes et puis voilà. Après, on est libres de repartir.

[00:18:14.530] - Elise

On nous conseille de se reposer après et puis c'est tout.

[00:18:20.710] - Interviewer

Après de vivre une vie normale finalement, sans porter des choses trop lourdes, de faire de gros efforts. Mais après vous avez continué à avoir une vie normale. J'ai une question que je ne vous ai pas posée, mais après le transfert des embryons, qu'est-ce qui se passe ? Quand est-ce que vous faites le test de grossesse ? Racontez-nous.

[00:18:42.640] - Alice

Déjà, qu'est-ce qui se passe ? Je pense qu'on a été toutes les deux surprises, mais toi, Elise, certainement plus que moi. On a dormi. Moi, j'ai dormi comme jamais je n'ai dormi. C'est-à-dire 20 heures sur 24, quasiment. C'est rigolo, mais à la fois, c'est important à savoir parce que quand on nous dit qu'il faut vraiment rester sur place et ne pas bouger, se reposer, ça joue pour que ça fonctionne. Nous, on a passé beaucoup de temps dans l'hôtel à dormir. Je pense que c'est une des conditions de leur réussite, clairement

[00:19:21.370] - Elise

On relâche une pression aussi parce que tous les traitements, tout ça, c'est fait. On se repose, on pense à nous. Et puis, il faut attendre 15 jours avant le test de grossesse. Donc, pendant ces 15 jours, on regarde le moindre signe que la maman pourrait avoir : des nausées, de la fatigue. Mais c'est très long les 15 jours pour les tests de grossesse. C'est un test de grossesse qui se fait par une prise de sang. Parce que le test de grossesse comme les tests à la pharmacie, urinaires, le problème, c'est que vu que la maman prend des hormones avec les ovules, ça peut modifier le test urinaire. Donc, il ne faut surtout pas faire un test urinaire, ça ne sert à rien.

[00:20:04.750] - Alice

Ça peut faire un faux positif.

[00:20:07.450] - Interviewer

Il faut être patientes et puis attendre et 15 jours après, faire le test. Et alors ? Comment ça s'est passé ce test de grossesse ?

[00:20:21.750] - Alice

On était un peu tendues, mais ça a été. Là aussi, on découvrait plein de choses. Pour avoir fait des tests avant, des tests qu'on avait en pharmacie, c'est on voit : enceinte, oui ou non. Je pense qu'on s'attendait, avec la prise de sang en ouvrant le papier, avoir la même chose : enceinte, oui ou non. Ce n'est pas comme ça que ça se passe. C'est-à-dire qu'on nous donne un chiffre. Il faut prendre ce chiffre et essayer de comprendre où ça se situe, par rapport à combien de temps, depuis combien de temps on n'a pas eu ses règles et positionner ce chiffre en volume. Quand j'ai ouvert, j'ai un petit moment : je ne comprends pas. Je ne sais pas si je suis enceinte ou pas.

[00:21:05.580] - Elise

On est tellement stressées qu'on n'arrive pas à lire un test assez simple, finalement. Quand on le lit comme ça, c'est assez simple, mais dans le stress, la lecture, c'est sûr que... Pour moi, de toute façon, Alice était enceinte. Depuis le premier jour, je le disais, elle était enceinte. On savait enfin que c'était bon.

[00:21:27.480] - Interviewer

Neuf mois plus tard est née une petite fille de ce premier transfert d'embryon, finalement.

[00:21:35.310] - Alice

On a eu beaucoup de chances parce que ça a marché du premier coup. C'est loin d'être la règle, quand même, il faut se dire que ça reste très aléatoire. Et malgré toutes les chances qu'on peut mettre de son côté, il y a beaucoup de paramètres qui entrent en compte. Outre le processus qu'on a décrit, il y a aussi des paramètres très importants qui entrent en ligne de compte, comme la santé, l'âge, forcément. Avec Elise, on a 10 ans d'écart, elle est beaucoup plus jeune et ses embryons sont donc très jeunes. Donc, les chances d'y arriver sont bien plus importantes qu'avec les miens, déjà. Et puis la santé du corps compte sur comment est l'utérus, est-ce qu'il y a des maladies ou pas ? Soit lié à l'âge, soit simplement génétiquement, est-ce qu'il y a quelque chose ou il y a quelque chose qui s'est développé ? Ce qu'on a fait aussi, on avait un maximum de chances d'y arriver parce que ses ovocytes étaient très jeunes et je n'avais aucun souci gynécologique.

[00:22:46.090] - Interviewer

Il vous reste des embryons congelés ? Puisque vous avez fait un transfert d'un premier embryon qui a donné naissance à votre petite fille et il vous reste des embryons congelés. Qu'est-ce qui se passe avec ces embryons congelés ? Qu'est-ce que vous pouvez en faire ? Qu'est-ce que vous allez en faire ?

[00:23:08.990] - Alice

Oui, actuellement, il nous en reste neuf qui sont congelés et ils sont fécondés avec le même donneur que notre fille. Si on veut faire une autre grossesse, par exemple, génétiquement, ça sera frère ou sœur de notre fille, vraiment. Là, actuellement, ils sont congelés, on peut les garder des années congelés. Soit on s'en sert pour d'autres grossesses si on veut d'autres enfants, soit sinon on peut aussi en faire un don. Ça, c'est quelque chose qui est possible.

[00:23:42.760] - Elise

Possible, mais pas forcément envisagé. On en a beaucoup parlé. On sait qu'il y a beaucoup de gens qui ont des problèmes de fertilité. Dans le cas des embryons qui restent, c'est vraiment potentiellement des frères et sœurs de notre fille. Ça aurait été des embryons seuls, sans fécondation, peut-être.

[00:24:02.470] - Alice

On les aurait donnés.

[00:24:02.950] - Interviewer

Si c'étaient les ovocytes, vous les auriez donnés, que là, sachant que ce sont des embryons, finalement, vous les envisagez plutôt comme des petits frères, petites sœurs de votre fille dans le futur, c'est ça ?

[00:24:20.890] - Alice

[inaudible 00:24:20] pas neuf. Ce qui est bien, c'est que ça nous laisse pas mal de chances si on veut avoir au moins un deuxième enfant, déjà. Je pense, quand ils sont congelés, je crois que c'est 90 % des ovules qui sont décongelés, qui y sont encore bons après, quelque chose comme ça. Donc sur les neuf, admettons, il nous en reste encore huit encore bons, une fois décongelés, ça nous laisse quand même pas mal de chance.

[00:24:48.010] - Interviewer

C'est-à-dire que peut-être que sur les neuf embryons qui vous restent, ils n'ont pas tous la capacité, en tout cas, de donner un bébé né et on sait qu'en FIV non plus, on n'en est pas à chaque transfert sur un 100 %. Le fait d'avoir ces embryons congelés, en tout cas, même si ça ne sera pas forcément un projet de neuf bébés, vous donneront la chance de compléter votre famille.

[00:25:12.880] - Alice

Exactement. Si les neuf ne donneront pas un autre enfant, je ne pense pas qu'on refera des injections, tout ça, tout ce processus.

[00:25:26.290] - Interviewer

En tout cas, merci d'avoir partagé votre histoire et peut-être pour conclure, qu'est-ce que vous aimeriez dire aux femmes qui nous écoutent et finalement qui se demandent si la méthode Ropa est une bonne option pour leur projet de bébé ?

[00:25:40.660] - Elise

Ce qu'on peut dire, c'est les raisons pour lesquelles nous, on l'a choisi et ce que ça nous fait aujourd'hui dans notre quotidien. Quand on fait un enfant en général, c'est un projet de couple. Pas toujours, bien sûr, mais là, quand on choisit la méthode Ropa telle qu'elle est faite, c'est qu'on est un couple de femmes, en général. Nous, on l'a senti comme ça, dès le début, on s'est dit, comme on l'expliquait un peu au début de l'échange, c'est un bout de nous deux. Évidemment qu'il y a une tierce personne qu'on ne connaît pas, d'ailleurs. C'est comme ça. C'est vraiment nous deux. On est une famille dès le départ et ça se ressent après. D'autant plus quand le bébé est là parce qu'il y a quelque chose qui est très dur et que ça aurait été compliqué, je pense, de gérer ça. En tout cas, dans notre schéma, à aucun moment, notre fille ne pourra dire : « Tu n'es pas ma mère. » Ça, c'est et c'est aussi quelque chose d'important, peut-être plus pour nous en tant que parents que l'enfant, parce que finalement, [inaudible 00:26:57] pour nous exprimer ce qu'elle en pense. Mais bon, quand on fait un enfant à la base, on est deux et on réfléchit à deux. C'est vraiment une méthode qui se rapproche le plus de la définition aujourd'hui de ce qu'on peut appeler une famille.

[00:27:14.890] - Alice

Dans la société aussi, à aucun moment on ne peut remettre notre place de mères, même si officiellement, je ne suis pas encore la maman de notre fille. Elle me ressemble comme deux gouttes d'eau. Pour une petite anecdote, quand on est allées chez le notaire pour signer les papiers pour faire la demande d'adoption, la dame a voulu faire signer Alice, les papiers de demandes d'adoption, alors que c'est elle qui l'a portée. Donc, ça aide aussi et ça y joue vraiment. On n'y mettait pas autant d'importance avant qu'elle soit là. Finalement, maintenant qu'elle est là, dans notre quotidien depuis un an, c'est juste merveilleux.

[00:28:02.470] - Interviewer

Un grand merci à toutes les deux, Alice et Elise d'avoir partagé votre expérience et j'espère que ça permettra de faire connaître aussi cette méthode qui n'est pas toujours bien connue. On en parle un petit peu, c'est vrai maintenant en France, et surtout de savoir un petit peu en quoi ça consiste exactement cette méthode. Je vous souhaite beaucoup de bonheur et peut-être d'autres frères et sœurs pour la petite. Un grand merci.

[00:28:34.960] - Elise

Merci beaucoup.

[00:28:35.260] - Interviewer

À bientôt.

[00:28:50.290] - Jingle

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Dans ce podcast, nous parlons de…